L'Union européenne veut miser sur la jeunesse africaine

La Haute représentante Federica Mogherini à Pékin, Chine, le 20 avril 2017.

L'UE veut donner un "nouvel élan" à son "partenariat stratégique" avec l'Afrique en dépassant son rôle de principal bailleur de fonds pour coopérer davantage sur la sécurité, le climat, l'économie ou l'immigration, a indiqué lundi sa Haute représentante Federica Mogherini.

"Nous passons de notre approche traditionnelle, centrée uniquement sur l'aide, à un partenariat véritable avec l'Afrique dans tous les domaines, du changement climatique à la sécurité, le développement économique, les migrations et évidemment le soutien humanitaire", a souligné Mme Mogherini en arrivant à une réunion de l'UE à Bruxelles.

Les dirigeants de l'Union européenne doivent retrouver fin novembre à Abidjan leurs homologues africains pour un sommet qui sera "centré sur comment offrir des opportunités aux jeunes en Europe et en Afrique. C'est le meilleur moyen de gérer les migrations, mais aussi pour prévenir la radicalisation", a-t-elle insisté.

S'exprimant aux côtés du président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, elle l'a ensuite assuré de la "volonté forte" des Européens "d'investir dans un partenariat stratégique entre l'UE et l'UA".

M. Faki Mahamat a pour sa part listé comme "priorités" de leur coopération "la question de la jeunesse, la question de l'emploi, la question de comment bénéficier des dividendes démographiques et du développement du continent", ainsi que "les questions de paix et de développement".

Les deux responsables souhaitent également de renforcer leur lutte commune contre le terrorisme, qui s'est traduit par des attentats meurtriers en Europe et a fait des ravages en Afrique (milices shebab en Somalie, Boko Haram au Nigeria et dans les pays du pourtour du lac Tchad, groupes jihadistes liés à al-Qaïda dans le nord du Mali, implantation du groupe Etat islamique en Libye).

"Cela fait partie de ces domaines clés où les intérêts des Européens et des Africains coïncident", a plaidé Mme Mogherini.

"On doit s'en prendre aux racines du phénomène" migratoire, sujet qui préoccupe les Européens en raison de la hausse depuis le début de l'année du nombre de migrants tentant de rallier l'Italie depuis la Libye, a estimé Faki Mahamat.

"Renvoyer des gens, construire des camps, construire des barrières ne pourra jamais régler ce problème. Il est plus profond", a-t-il souligné alors que l'UE a développé des programmes spécifiques pour aider d'importants pays de transit ou d'origine en Afrique comme l'Ethiopie, le Mali ou le Nigeria.

Principal investisseur et partenaire commercial de l'Afrique, l'UE, avec ses 28 Etats membres, est aussi la première source de transferts de fonds d'Africains venus y travailler, selon la Commission européenne.

Avec AFP