Un accord avait été conclu entre la Turquie et l'UE à la suite de la crise migratoire sans précédente que l'Europe avait connu depuis la Seconde guerre mondiale en 2015, avec l'arrivée de plus d'un millions de personnes.
Avec cet accord, la Turquie a accepté le renvoi vers son territoire de tous les nouveaux migrants arrivant aux îles grecques, y compris les demandeurs d'asile comme les Syriens fuyant la guerre.
Lire aussi : Le Conseil de l’Europe dénonce des conditions de rétention "inhumaines" pour les migrants en GrèceEn contrepartie, le versement d'une aide de six milliards d'euros avait été promise à la Turquie pour améliorer les conditions de vie des quelque 3,6 millions de réfugiés qu'elle accueille.
L'aide ne sera pas versée au gouvernement turc mais allouée aux projets spécifiques au profit des réfugiés.
"Aujourd'hui nous finalisons l'allocation de six milliards d'euros d'aide de l'Union européenne pour soutenir les réfugiés et leur accueil par la Turquie", a annoncé l'ambassadeur Nikolaus Meyer-Landrut, chef de la délégation de l'Union européenne en Turquie.
Pour M. Meyer-Landrut, Ankara et Bruxelles ont ainsi accompli "une étape clé" et devraient s'assurer du fait que "les projets bénéficient aux réfugiés".
Lire aussi : Conflit syrien : Erdogan menace le régime d'Assad, la tension monte entre Ankara et MoscouLe président turc Recep Tayyip Erdogan avait accusé dans le passé l'UE de ne pas tenir ses promesses financières à ce sujet.
Ankara jugait insuffisante l'aide octroyée pour la prise en charge de près de quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu'elle accueille depuis des années.
Sur 6 milliards d'euros d'aide prévue, 4,7 milliards avaient été engagés en mars, dont 3,2 milliards qui avaient déjà été décaissés, selon la Commission européenne.
Le président turc avait cependant affirmé en septembre que la Turquie avait dépensé 40 milliards de dollars pour l'accueil des réfugiés.
L'annonce de l'allocation par l'UE de la totalité de l'aide intervient une semaine après les sanctions décidées par Bruxelles contre Ankara.
Les dirigeants de l'Union européenne réunis en sommet à Bruxelles avaient décidé jeudi dernier de sanctionner les actions "illégales et agressives" de la Turquie en Méditerranée contre la Grèce et Chypre.
Les travaux d'exploration gazière menés par la Turquie en Méditerranée orientale, dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre, étaient depuis des mois au centre de tensions.
Lire aussi : Les pays occidentaux tardent à accueillir des réfugiés de Libye, selon le HCRMalgré les sanctions, l'UE a affirmé sa volonté pour "continuer à fournir une aide financière aux réfugiés syriens et aux communautés d'accueil en Turquie et à coopérer dans le domaine de la gestion responsable des flux migratoires".