L'échange de prisonniers proposé par l'Iran ne regarde que les Etats-Unis

Le secrétaire d'État John Kerry a rencontré le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif à New York le 22 avril 2016.

La proposition d'échange de prisonniers de l'Iran concerne uniquement les Etats-Unis et pas la Grande-Bretagne, a déclaré vendredi le ministère iranien des Affaires étrangères, clarifiant les propos du chef de la diplomatie qui avaient pu laisser penser qu'une Britannique était concernée.

Jeudi, la Grande-Bretagne avait exclu tout échange de prisonniers avec l'Iran, où est détenue une ressortissante britannique.

"La proposition d'échange faite par le ministre des Affaires étrangères (Javad Zarif) concerne des prisonniers iraniens et américains et cette offre ne regarde pas les Britanniques", a déclaré le porte-parole du ministère iranien Abbas Moussavi dans une interview publiée par l'agence semi-officielle Isna.

M. Zarif avait proposé mercredi, devant l'association Asia Society à New York, un échange de prisonniers avec les Etats-Unis.

"Je mets publiquement cette offre sur la table maintenant : échangeons-les, tous ces gens (iraniens) qui sont en prison aux Etats-Unis (ou) qui font l'objet d'une demande d'extradition de leur part. Nous pensons que les accusations pesant sur eux sont fausses. Les Etats-Unis croient que les accusations pesant sur les gens (détenus) en Iran sont fausses (...) Faisons donc un échange", avait-il dit.

Il avait ensuite fait le parallèle entre deux mères de famille : Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-britannique détenue en Iran, et Negar Ghodskani, une Iranienne prisonnière en Australie et dont les Etats-Unis veulent l'extradition.

"Nous entendons parler de Nazanin Zaghari et de son enfant, et je suis désolé pour elles", a déclaré Javad Zarif. "Mais personne ne parle de cette femme en Australie qui a donné naissance à un enfant en prison, qui grandit en dehors de cette prison avec sa mère toujours détenue", a-t-il ajouté.

La comparaison a pu être interprétée comme une proposition d'échange entre les deux femmes.

Ce que M. Zarif a proposé à New York est un échange entre "les Iraniens emprisonnés en Amérique ou les personnes détenues dans d'autres pays à la demande des Etats-Unis avec quelques Américains détenus en Iran", a déclaré M. Moussavi.

"Le cas dont les autorités britanniques parlent est complètement différent", a-t-il souligné.

Employée de la Fondation Thomson Reuters liée à l'agence de presse canado-britannique du même nom, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, 40 ans, a été arrêtée le 3 avril 2016 à l'aéroport de Téhéran en compagnie de sa fille Gabriella, après avoir rendu visite à sa famille.

Elle a été condamnée en septembre 2016 à cinq ans de prison pour participation à des manifestations en 2009 visant à renverser le régime, ce qu'elle dément. Londres a échoué jusqu'à présent à obtenir sa libération.

Negar Ghodskani a été arrêtée en Australie en 2017. Les Etats-Unis cherchent à obtenir son extradition. Résidente en Australie, elle est accusée par la justice américaine d'avoir cherché à acquérir de la technologie numérique américaine en se faisant passer pour une employée d'une entreprise malaisienne, avec l'objectif de la transmettre à l'entreprise iranienne Fanamoj.