L1/C1 - Paris SG : Ibrahimovic, seul au monde

Zlatan Ibrahimovic

Il plante des triplés, fait chavirer le Parc des Princes et saliver les recruteurs : Zlatan Ibrahimovic, en fin de contrat dans trois mois avec le Paris SG, réalise l'une de ses meilleures saisons et soigne à 34 ans une aura unique avant un quart de finale de Ligue des Champions très attendu mercredi.

C'est un cliché qu'on a pris l'habitude de voir: le colosse au catogan, dans un bus ou au volant de sa voiture, avec, sur le siège d'à côté, un ballon sanglé dans une ceinture de sécurité. Ce n'est pas un hommage à Wilson, le ballon compagnon de Tom Hanks dans "Seul au monde", mais le signe qu'Ibra a encore frappé. Garder le ballon du match est un privilège réservé à l'auteur d'un triplé.

'Seule bête'

Seul au monde, le Suédois l'est à plus d'un titre. D'abord parce que son personnage chambreur, mégalomane, fort en gueule n'a pas son pareil dans le monde actuel du football. "Je pensais être la seule bête en France", s'était ainsi amusé Ibrahimovic en se prenant en photo avec l'ancien rugbyman international Sébastien Chabal.

Ensuite, parce qu'il réalise une saison extraordinaire à un âge quasi canonique pour un avant-centre avec son style de jeu: il aura 35 ans en octobre. Face à Nice samedi (4-1), il a livré une prestation totalement aboutie, avec un pressing et un repli défensif sans faille - ou presque -, un sens de la contre-attaque intact et une efficacité optimale.

"Il y a eu des matches dans le passé où Ibra et certains de ses coéquipiers pouvaient manquer de concentration. Là, sur les deux premières frappes cadrées, ça fait deux buts. Ca va très, très vite", n'a pu que constater l'entraîneur niçois, Claude Puel.

Tellement qu'Ibrahimovic en inscrira un troisième en fin de match, qui lui permet d'égaler son record de réalisations en Ligue 1 (30, en 2012-13), alors qu'il reste encore six matches à jouer.

En mission

Le Suédois semble en mission, pour sa dernière année de contrat sous le maillot parisien. On a critiqué son niveau la saison précédente, alors qu'il était gêné par des blessures? Il revient au top et écrase la concurrence.

On l'accuse de disparaître dans les grands matches? Il a marqué deux fois (et délivré une passe décisive) en huitième de finale de Ligue des Champions face à Chelsea. Il n'a jamais gagné la compétition reine? "C'est vrai qu'elle était une obsession, mais je suis plus mature aujourd'hui", avait-il répondu avant d'affronter Chelsea. Contre Nice, il semble s'être très correctement échauffé pour le quart de finale aller de la compétition, mercredi face à Manchester City.

Et que fera-t-il à la fin de son contrat? Alors qu'on lui pronostiquait en début de saison un contrat de quasi pré-retraite, en MLS par exemple comme Steven Gerrard, Andrea Pirlo ou Frank Lampard, le voilà qui suscite les convoitises du monde entier, comme une jeune promesse du football mondial!

'Paris reste une option'

La presse se déchaîne. Le Milan AC rêverait d'un retour, on serait fou de lui en Angleterre, on le verrait bien rejoindre David Beckham à Miami, on lui aurait proposé un contrat faramineux de 75 millions d'euros par an en Chine... En attendant de donner sa réponse, Ibra fait la diva: "Oui, je peux confirmer que des clubs s'intéressent à moi et nous verrons ce que ça donnera".

"Paris reste une option", estime son agent Mino Raïola, qui a confirmé avoir "reçu des offres venant de tous les continents, même de Chine". "Je ne vais pas dire pour quel montant, mais c'est une somme énorme." Le Suédois a en tout cas les arguments pour se faire désirer, y compris à Paris, où la gestion de l'après-Ibra sera un problème épineux.

En attendant, le PSG semble pouvoir s'appuyer plus que jamais sur sa mégastar pour ses objectifs de fin de saison. Quant à l'enfant terrible de Malmö, il a encore le temps de régaler ses supporters, et de ramener chez lui quelques ballons supplémentaires. Des reliques encombrantes qui pourraient laisser penser qu'il n'est pas si pressé de déménager.

Avec AFP