Selon Ibrahima Sylla, la présence des forces de sécurité n'est plus un gage de sécurité ni un facteur dissuasif.
Cet habitant de Guédiawaye explique que l'une des causes principales de cette situation est la chute du mythe de l'homme en uniforme. "Nous avons constaté que lorsque l'agent en question que ça soit un agent de la police ou de la gendarmerie se livre à des pratiques qui ne sont pas du tout courtoises au vu et au su de tout le monde, cet agent-là à tendance à perdre sa notoriété et son pouvoir dissuasif".
Pour Ibrahima, la conséquence directe est le fait que des individus mal intentionnés puissent se livrer à des casses, à des actes de violences sans pour autant avoir peur de l'agent de police. Raison pour laquelle il pense que la présence de la police "n'est plus un gage de sécurité".
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Une présence qui est surtout insuffisante aux yeux des habitants de Guédiawaye
Pour Djibril Sarr, la recrudescence de la violence dans cette partie de la banlieue en est la preuve car il y a de plus en plus de vols à mains armées et d'agressions en plein jour dans "des points sensibles" où la présence des forces de sécurité ne se fait pas sentir.
Selon lui, l'État doit prendre ses responsabilités afin de renforcer les commissariats parce que la plupart des forces de l'ordre sont dans la circulation routière en train de "raquetter les taximen et autres". Ce qu'il juge déplorable. Avant d'ajouter que "la sécurité de tous est primordiale donc à ce niveau l'État doit prendre ses responsabilités".
Guédiawaye a besoin d'un dispositif sécuritaire global pour faire baisser les cas de violences. C'est la conviction de Mamadou Ndiaye Diome qui estime que la sécurité ne doit pas seulement être l'affaire de l'État car elle doit être inclusive pour plus d'efficacité "la population a un rôle important à jouer là-dedans", avance-t-il.
D'après lui, il faudrait que dans les lieux où on note beaucoup plus de violences notamment les stades, les arènes, les manifestations politiques qu'on puisse sensibiliser davantage la population et en amont.
Mamadou pense que les gens qui vont dans les lieux où se tiennent ces manifestations doivent "être suffisamment outillés" pour savoir les conséquences de ces violences sur eux-mêmes, sur la communauté et aussi sur les victimes. D'après lui, la solution globale passe par un "dispositif concerté".
Pour davantage être au chevet des populations, l'État du Sénégal avait pourtant créé en 2013 l'Agence d'Assistance à la sécurité de proximité avec un effectif de 10.000 agents.
Une entité qui a très vite montré ses limites dans la banlieue, poussant les autorités à renforcer les recrutements au sein des forces de sécurité régaliennes. Ce qui s'est traduit par l'enrôlement de 1.330 agents au sein de la police en 2019.
De même, beaucoup de zones sensibles de la capitale sénégalaise, dont Guédiawaye, ont été dotées de commissariats de police et de brigades de gendarmerie mais pour les populations, il reste beaucoup à faire.