La Banque centrale de la RDC place une institution de micro-finance sous sa "gestion provisoire"

Un commerçant compte des billets de banque congolais à Kinshasa, RDC, 3 juillet 2012.

La BCC justifie sa décision par le souci de préserver l'épargne de ses clients dans un contexte financier difficile.

Le gouverneur de la BCC, Déogratias Mutombo, a annoncé, dans une correspondance, avoir placé sous la gestion "provisoire" de la banque centrale un réseau des coopératives d'épargne et de crédit en difficulté.

"Dans le cadre de la résolution de la crise sévissant au sein de ce réseau, la Banque centrale du Congo a décidé de la désignation d'un comité d'administration provisoire auprès de Mecreco en difficultés", écrit le gouverneur de la BCC, Déogratias Mutombo, dans une lettre datée du 17 octobre, adressée au ministre congolais de l'Intérieur.

Pour M. Mutombo, la "situation très critique" de Mecreco peut "incessamment déboucher sur sa cessation d'activités ou sa faillite".

La Mutuelle d'épargne et de crédit du Congo (Mecreco) est un réseau regroupant 21 coopératives agréées par la BCC qui récoltent dans six provinces de la RDC de petites épargnes et octroient des microcrédits à des individus à Kinshasa ainsi que dans plusieurs provinces de l'Est, notamment le Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

En 2012, la Mecreco avait compté 92.000 membres pour un volume total d'épargne de 30 millions de dollars et un encours crédit de 22 millions de dollars.

En vue de "juguler dans le meilleur délai", la "crise de liquidité conjoncturelle" à laquelle font face toutes les coopératives du réseau, la direction provisoire, constituée des agents de la BCC, s'est substituée "à la fois au conseil d'administration et à la gérance des structures concernées", a décidé la BCC.

Les difficultés financières de Mecreco interviennent trois mois après que la Banque internationale pour l'Afrique au Congo (BIAC), troisième banque de RDC, a été mise sous tutelle de la BCC par l'autorité monétaire.

Ces difficultés surviennent alors que les finances publiques de la RDC sont mises à rude épreuve par la chute des cours des matières premières, limitant les marges d'intervention budgétaire de l'État.

Avec AFP