L'Assemblée du Tennessee avait examiné début février une proposition de loi prévoyant qu'une statue de l'icône country soit érigée à l'extérieur du capitole de Nashville.
Fait rare dans le paysage politique américain actuel, républicains et démocrates avaient soutenu sans réserve le projet, qui devait passer en commission parlementaire mardi.
Mais la chanteuse de 75 ans à la blondeur légendaire a mis le holà jeudi. "Compte tenu de tout ce qui se passe dans le monde, je ne pense pas qu'il soit convenable de me mettre sur un piédestal en ce moment", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Elle a annoncé avoir demandé aux élus de retirer la proposition de loi, tout en se disant "honorée et touchée" par le geste.
Connue pour sa musique et des standards comme "9 to 5", "Jolene", ou "I Will Always Love You" (repris par Whitney Houston), Dolly Parton est l'une des personnalités publiques les plus populaires aux Etats-Unis.
Issue d'un milieu modeste, elle a toujours conservé cette image terre à terre, à l'écoute des Américains. Elle a contribué à de nombreuses causes et œuvres de charité, jusqu'à financer, pour partie, le développement du vaccin contre le coronavirus par le laboratoire Moderna, grâce à un don d'un million de dollars.
Volontairement apolitique, Dolly Parton a souvent refusé les tentatives de récupération et décliné, à deux reprises, la proposition du gouvernement Trump de lui remettre la Médaille présidentielle de la liberté, plus haute distinction civile américaine.
Facétieuse, la chanteuse n'a pas complètement fermé la porte au projet de statue. Si, dans plusieurs années, a-t-elle écrit, "ou peut-être après ma mort", "vous pensez toujours que je le mérite, alors je suis certaine que je serai fière d'être représentée au capitole de notre grand Etat, en femme du Tennessee reconnaissante".
Des milliers d'habitants du Tennessee ont réclamé par pétition le remplacement de statues de figures du Sud esclavagiste, comme celle de Nathan Bedford Forrest, général confédéré et un des premiers chefs du Ku Klux Klan, toujours sise au capitole.
Fin mai, des manifestants avaient déboulonné la statue d'Edward Carmack, politicien favorable aux lynchages, devant le bâtiment officiel.
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