La cheffe de l'ONU en RDC plaide pour la réconciliation communautaire en Ituri

La responsable de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco), Leila Zerrougui, aux côtés du gouverneur de la province de l’Ituri, à Bunia, 10 avril 2018. (Twitter/ Leila Zerrougui)

La responsable de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco), Leila Zerrougui, a plaidé mercredi pour la réconciliation communautaire en Ituri, province ensanglantée par des massacres depuis début février.

"J'ai rappelé aux uns et aux autres qu'ils sont tous Congolais. Il faut que l'on puisse identifier individuellement les criminels et les assaillants sans faire allusion à leurs tribus", a déclaré Mme Zerrougui à un correspondant de l'AFP en Ituri, où les violences ont réveillé la méfiance entre les communautés Lendu, des agriculteurs, et Hema, des éleveurs.

Mme Zerrougui a visité le territoire de Djugu, l'épicentre des tueries qui ont fait au moins 120 morts d'après un décompte de l'AFP et une vague de déplacés évaluée à plus de 300.000 personnes de sources humanitaires.

En 1999-2003, un conflit entre Hema et Lendu avait fait de 50.000 à 60.000 morts jusqu'à l'intervention de la force européenne Artemis sous commandement français.

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"Son plaidoyer est en droite ligne avec le mandat de la Monusco, renouvelé il y a deux semaines par le Conseil de sécurité des Nations unies, soit rétablir et assurer une paix durable et faciliter le processus électoral pour un pays stable", a ajouté la porte-parole de la Monusco, Florence Marchal, lors de son point de presse hebdomadaire.

"Nous avons noté une accalmie dans la violence ces dernières semaines", a ajouté la porte-parole, indiquant que "la préoccupation maintenant, c'est de réunir toutes les conditions pour pouvoir permettre aux populations déplacées de rentrer dans leurs villages".

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"Donc, il y a tout ce processus de retour à la normale qui est en cours bien que les tensions, ne nous méprenons pas, demeurent", a-t-elle conclu.

La Monusco avait annoncé la fermeture de plusieurs de ses bases en Ituri, juste avant les violences. "Il ne s'agit pas de partir des territoires dans lesquels nous étions, mais il s'agit d'être présent de façon différente, d'avoir une présence active et non plus statique", a expliqué sa porte-parole.

Avec AFP