Xi Jinping a approché le prince Mohammed ben Salmane à propos de l'Iran lors de sa visite dans le royaume en décembre, a affirmé mercredi un responsable saoudien qui revenait, sous couvert d'anonymat, sur l'accord surprise entre Ryad et Téhéran, annoncé vendredi à Pékin.
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Le dirigeant chinois a "exprimé son souhait de voir la Chine servir de pont entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Son altesse royale, le prince héritier, s'en est félicité", a-t-il dit. L'accord entre les deux puissances rivales prévoit la réouverture des ambassades saoudienne et iranienne d'ici deux mois, après sept ans de rupture, ainsi qu'un engagement des deux parties à respecter la souveraineté de l'autre et à ne pas s'immiscer dans ses "affaires intérieures".
"Pour l'Iran en particulier, la Chine est le premier ou le deuxième partenaire international. Son influence est importante à cet égard et il ne peut y avoir" d'autre médiateur ayant le même poids, a déclaré le responsable.
Selon lui, d'autres réunions ont permis aussi de préparer le terrain, notamment un bref échange entre les chefs de la diplomatie saoudienne et iranienne lors d'un sommet régional en Jordanie fin décembre, une rencontre entre le ministre saoudien des Affaires étrangères et le vice-président iranien durant l'investiture du président brésilien en janvier, ainsi que la visite du président iranien Ebrahim Raïssi à Pékin en février.
La Chine "est un acteur majeur de la sécurité et de la stabilité du Golfe", a insisté le responsable saoudien. Son implication dans la région a toutefois suscité des interrogations, Ryad étant considéré comme un partenaire historique de Washington, malgré des tensions croissantes sur des questions liées aux droits de l'homme ou à la politique énergétique.
"Les États-Unis et la Chine sont tous deux des partenaires très importants", a affirmé le responsable saoudien, ajoutant que son pays ne souhaitait "faire partie d'aucune compétition ou différend entre les deux superpuissances". Les responsables américains ont été informés avant que la délégation saoudienne ne se rende à Pékin et avant que l'accord ne soit annoncé, a-t-il dit.