Le Parlement chinois a adopté jeudi une loi pour contrer les sanctions étrangères, dans un contexte de pression croissante des Etats-Unis et de leurs alliés vis-à-vis de Pékin, ont rapporté jeudi les médias d'Etat.
L'administration du président américain Joe Biden a élargi la semaine dernière une liste noire d'entreprises étrangères dans lesquelles les Américains n'ont pas le droit d'investir au nom de la sécurité nationale.
Cinquante-neuf entreprises chinoises, accusées de soutenir les activités militaires de Pékin, y figurent désormais contre 31 auparavant.
La Chine avait déploré l'initiative et promis de prendre des mesures pour "défendre" ses entreprises.
Le Parlement chinois, soumis au pouvoir du Parti communiste, a adopté en commission la loi contre les sanctions étrangères, a indiqué jeudi la télévision nationale sans donner plus de détails.
Pékin se plaint depuis longtemps de l'application extraterritoriale du droit américain via des sanctions et des restrictions commerciales.
Cette loi sera "un puissant moyen de dissuasion [...] contre les gouvernements étrangers qui prendraient des sanctions illégales contre la Chine", a estimé le Global Times, un quotidien au ton volontiers nationaliste.
Dans un éditorial qui mentionne explicitement les Etats-Unis, le journal n'a dévoilé aucune des mesures prévues.
Les relations entre Pékin et Washington se sont notoirement dégradées sous la présidence de Donald Trump (2016-2020), marquée par un conflit commercial entre les deux premières puissances mondiales et des sanctions américaines visant plusieurs géants chinois du numérique et des télécoms, dont Huawei.
Mercredi, Joe Biden a décidé de temporiser dans le dossier TikTok et WeChat, en annonçant la révocation des décrets pris par son prédécesseur pour interdire ces applications chinoises à succès aux Etats-Unis.
Le président américain a néanmoins demandé à son administration de lancer une enquête pour déterminer les risques réels posés par les applications détenues par certaines puissances étrangères.