Une version préliminaire de la loi a été présentée mercredi à l'Assemblée nationale populaire (ANP) - le Parlement, contrôlé par les autorités communistes -, lors de sa session annuelle à Pékin.
Les députés doivent y approuver le prochain plan quinquennal (2016-2020), qui prévoit notamment une réduction drastique de la pauvreté durant la période.
La Chine, deuxième économie mondiale, n'est classée que 144è sur 145 en matière de dons, selon une étude de l'organisation britannique Charities Aid Foundation.
Les citoyens chinois ont effectué pour 16 milliards de dollars (14,6 milliards d'euros) de dons en 2014, selon le Centre d'information chinois sur la bienfaisance, soit moins de 0,2% du PIB annuel du pays.
La nouvelle loi vise à "solliciter l'aide de bons Samaritains afin de réaliser l'objectif de réduction de la pauvreté en 2020", a déclaré l'agence officielle Chine nouvelle.
"Toutes les sources non-gouvernementales doivent être encouragées à contribuer à la réduction de la pauvreté", a souligné un haut responsable de l'ANP, Li Jianguo.
Le projet de loi "est dans l'ensemble considéré comme une avancée" car il réduit le poids des réglementations sur les ONG, selon Susan Finder, spécialiste du droit chinois.
Mais certaines dispositions, indique-t-elle, suscitent l'inquiétude d'organisations caritatives car elles rendraient plus aisées des interventions arbitraires du gouvernement.
Le texte préliminaire définit ainsi comme illégale toute activité "compromettant la sécurité nationale ou l'intérêt général".
Des ONG chinoises et étrangères avaient déjà critiqué ces formulations vagues, également employées dans une précédente version du texte, et qui pourraient permettre à la police un contrôle accru sur ces organismes.
Les dons avaient connu une phénoménale envolée après le séisme dévastateur du Sichuan en 2008 (plus de 80.000 morts), mais une vague de scandales a ensuite durement affecté la confiance des Chinois dans les organisations caritatives.
En 2011, les dons à la Croix-Rouge chinoise s'étaient effondrés après la publication sur internet de photos d'une jeune internaute étalant sa richesse et se prétendant employée de l'organisation. Les clichés, montrant Guo Meimei à bord de voitures de sport ou habillée de vêtements haut de gamme, avaient outré l'opinion.
Avec AFP