La coalition au pouvoir remporte Dakar, l'opposition crie au scandale

Le ministre des Finances, tête de liste de la coalition présidentielle dans le département de Dakar, vote aux Parcelles Assainies (banlieue de Dakar), le 30 juillet 2017. (VOA/Seydina Aba Gueye)

La coalition menée par le parti du chef de l'Etat sénégalais Macky Sall a remporté à Dakar les élections législatives de dimanche, selon des résultats officiels partiels, immédiatement contestés par le camp du maire de la capitale, Khalifa Sall, en prison pour détournement de fonds présumé.

La coalition de la majorité a été déclaré victorieuse des élections à Dakar par la commission départementale de recensement des votes.

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Reportage de Seydina Aba Sueye, correspondant à Dakar pour VOA Afrique

Lundi 31 juillet, chaque camp criait victoire lors des législatives au Sénégal.

La majorité présidentielle "est sortie victorieuse" du scrutin de dimanche "en raflant tous les départements" à l'exception de trois d'entre eux, avait déclaré le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, sa tête de liste.

Mais la coalition dirigée par le maire de Dakar, Khalifa Sall, en prison depuis mars pour détournement de fonds publics présumé, avait rapidement contesté la victoire de la majorité présidentielle dans la capitale et revendiqué y avoir remporté le scrutin.

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L'opposition clame aussi sa victoire lors des législatives au Sénégal (vidéo)

"Résultats fabriqués par le régime"

Ces chiffres officiels sont contestés par le camp du maire de la capitale Khalifa Sall, en prison depuis mars pour détournement de fonds publics présumé. "Ce sont des résultats fabriqués par le régime", a réagi jeudi auprès de la presse Moussa Sow, un responsable du camp du maire de Dakar.

La majorité a déjà revendiqué la victoire aux législatives du 30 juillet dans 42 des 45 départements du pays.

Les résultats officiels totaux et provisoires de la Commission nationale de recensement des votes sont attendus d'ici vendredi. Les chiffres définitifs doivent être publiés par le Conseil constitutionnel.

Le taux de participation a été officiellement de près de 54%, en hausse par rapport à 2012, année où les législatives avaient eu lieu dans la foulée de la présidentielle, remportée par le président Macky Sall face au sortant Abdoulaye Wade (2000-2012).

Un des enjeux de ces législatives, avant l'élection présidentielle prévue dans dix-huit mois, était de mesurer les forces du camp du président Sall.

L'opposition entendait lui imposer "une cohabitation" mais a échoué à s'entendre sur une liste commune entre l'ex-président Wade, 91 ans et chef d'une coalition menée par sa formation, le Parti démocratique sénégalais (PDS), et le maire de Dakar, Khalifa Sall.

Ce dernier a dû faire campagne depuis sa cellule après le rejet par la justice de toutes ses demandes de remise en liberté provisoire introduites par ses avocats.

Plus de 6,2 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans quelque 14.000 bureaux au Sénégal et dans huit "départements de l'étranger".

Sur 165 sièges de l'Assemblée, 105 - dont les 15 de la diaspora - seront pourvus au scrutin majoritaire, un système favorisant le parti arrivé premier dans chaque département, puisqu'il en raflera tous les sièges. Soixante autres sièges seront répartis à la proportionnelle.