L'IEBC dispose, conformément à la Constitution, de 60 jours à compter de vendredi pour organiser un nouveau scrutin.
"La Commission a l'intention de faire des changements dans son personnel (...), alors que nous nous préparons pour une nouvelle élection", a déclaré en conférence de presse son président Wafula Chebukati.
La Cour suprême a invalidé vendredi le résultat de l'élection du 8 août, qui avait donné le président sortant Uhuru Kenyatta vainqueur avec 54,27% des voix, contre 44,74% à son principal opposant Raila Odinga.
L'instance a estimé que l'élection n'avait "pas été conduite en accord avec la Constitution", et que des "illégalités et irrégularités (avaient) affecté l'intégrité" du scrutin.
Elle a en particulier critiqué l'IEBC pour avoir "échoué, négligé ou refusé" de conduire les élections conformément à la loi.
M. Chebukati a exclu de démissionner lui-même, assurant n'avoir commis aucune faute. Mais il a invité le parquet "à enquêter de manière urgente et à inculper tout membre de notre personnel qui pourrait avoir été impliqué dans des violations" du code électoral.
L'IEBC est composée de sept commissaires, mais elle a à sa disposition un large personnel administratif. La Commission actuelle avait été nommée en janvier 2017, à l'issue d'un processus de désignation bipartisan.
Elle avait donc disposé d'un laps de temps très limité pour organiser le scrutin. M. Chebukati a insisté sur le fait que si les commissaires étaient nouveaux, le secrétariat ne l'était pas. Comme pour suggérer que si des erreurs ont été commises, elles ne l'ont pas été par les commissaires.
Il a appelé la Cour suprême à publier rapidement les motivations de son jugement, pour que l'IEBC "comprenne pleinement ce sur quoi elle doit se concentrer" dans la préparation de la nouvelle élection.
La précédente commission avait démissionné en octobre 2015 sous la pression de l'opposition qui, lors de manifestations en avril et en mai de la même année, avait dénoncé le caractère selon elle partisan de l'équipe en place.
L'équipe sortante avait supervisé l'élection présidentielle de mars 2013, qui avait été entachée par la défaillance du système biométrique d'enregistrement des électeurs, ce qui avait conduit l'opposition à douter de la victoire de M. Kenyatta. Son image avait également été ternie par des scandales de corruption.
Avec AFP