Après la prestation de serment intervenue jeudi devant les juges du Conseil constitutionnel, les nouveaux commissaires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), 15 au total, se sont retrouvés en début de soirée pour l'élection du bureau permanent.
Elysée Ouédraogo a récolté 13 voix sur 15 contre 2 pour son adversaire et a été élu président de la CENI, pour un mandat de cinq ans. Magistrat de profession, le nouveau président de la CENI est le représentant de la communauté catholique. Il appelle à l’union pour relever les défis.
"Ça n’a pas été un fleuve tranquille, mais nous y sommes arrivés. C’est l’important. Avec l’ensemble des commissaires, nous nous sentons engagés à faire face à l’ensemble des défis. Nous devons travailler en collégialité", a dit le nouveau président de la CENI.
Avant ce dénouement, il faut compter plusieurs semaines de crise. D’abord la communauté musulmane qui a choisi son représentant, Newton Barry, le président sortant, avant de se raviser et de choisir un autre.
Ensuite le candidat de la chefferie coutumière, le Sao Naaba, qui a battu campagne pour la réélection du président Roch Kaboré en novembre dernier, a lui été contesté par l’opposition qui a boycotté à deux reprises l’élection du bureau de la CENI.
Le président Kaboré a dû intervenir et l’a fait savoir tôt jeudi.
"J’ai demandé à sa Majesté de bien vouloir accepter que le représentant de la chefferie coutumière ne soit pas candidat pour la présidence de la CENI", a déclaré le chef de l'État.
Pour les observateurs, l’institution a besoin de réformes pour éviter d’éventuelles crises à l’avenir.
"La CENI connaît beaucoup de manquements. Il va falloir restructurer cette institution. Il faut refonder cette CENI pour éviter de telles crises à l’avenir", a expliqué Paz Hien, analyste politique.
En plus d'Élysée Ouédraogo comme président de la commission électorale, Yamba Malick Sawadogo de la majorité́ et Aboubacar Savadogo de l’opposition ont été élus vice-présidents. La CENI est composée de 15 commissaires dont 5 des partis politiques de la majorité, 5 de l'opposition et 5 des organisations de la société civile.