Pour la première fois en cinq ans, la Corée du Nord a procédé mardi à un tir d'essai d'un missile de longue portée au-dessus du Japon, forçant les autorités japonaises à alerter leur population à se mettre à l'abri.
Avec une portée estimée à 4 600 km à une altitude maximale d'environ 1 000 km, la trajectoire du tir était la plus longue parcourue par un missile d'essai nord-coréen jusqu'ici, suscitant une réaction des États-Unis et de la Corée du Sud.
En réponse à cet essai, des avions de guerre américains et sud-coréens se sont entraînés à bombarder une cible en mer Jaune et le Japon a suspendu certains services ferroviaires pendant que le missile passait au-dessus de son ciel avant de tomber dans l'océan Pacifique.
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Il s'agit du dernier épisode d'un cycle d'escalade dans la région. Un porte-avions américain a fait une escale en Corée du Sud pour la première fois depuis 2018 le 23 septembre, et la Corée du Nord a procédé à cinq lancements au cours des dix derniers jours.
Cette période a également été marquée par des exercices conjoints des États-Unis, de la Corée du Sud et du Japon, et par une visite dans la région de la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui s'est tenue à la frontière fortifiée entre les Corées et a accusé le Nord de porter atteinte à la sécurité régionale.
Pour sa part, la Corée du Nord accuse les États-Unis et leurs alliés de menacer sa sécurité en menant des exercices militaires conjoints dans la sous-région.
Riposte de Washington et Séoul
Les États-Unis ont fermement condamné le tir "dangereux et imprudent" de la Corée du Nord. Un avion F-15K de l'armée de l'air sud-coréenne a largué une paire de bombes guidées sur une cible au large de sa côte ouest, espérant démontrer sa capacité de frappe de précision.
De son côté, le Japon a déclaré qu'il n'avait pris aucune mesure pour abattre le missile nord-coréen, mais le ministre de la défense, Yasukazu Hamada, a déclaré qu'il n'excluait aucune option en cas de besoin.
La Corée du Sud a également déclaré qu'elle renforcerait son armée et augmenterait la coopération avec ses alliés.
Ce tir d'essai de la Corée du Nord viole les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a imposé des sanctions concernant les programmes nucléaire et de missiles de Pyongyang.
Acte "téméraire" et "barbare"
Devant la presse à Tokyo, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a qualifié l'action de la Corée du Nord de "barbare".
Le ministre sud-coréen de la défense, Lee Jong-sup, a déclaré au Parlement qu'il était difficile de prévoir quand la Corée du Nord procéderait à son septième essai nucléaire.
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a qualifié l'essai de "téméraire" et a déclaré qu'il entraînerait une réponse décisive de son pays, de ses alliés et de la communauté internationale.