Selon le jugement publié lundi, la loi est déclarée "incompatible ou contraire avec la constitution".
"Les articles (...) de la loi anti-pornographie sont déclarés nuls et non avenus", affirme le juge Frederick Egonda-Ntende dans sa décision, qui supprime également les pouvoirs d'un comité de neuf membres chargé de faire appliquer la loi.
La loi de février 2014 qualifiait de pornographiques, et pénalisait, des comportements et activités comme le port de jupes courtes ou des textes de chansons jugés trop osés.
Des associations de défense des droits des femmes ont fait campagne ces dernières années pour l'abrogation de ce texte, surnommé "loi anti-minijupes", dénonçant le harcèlement mené contre les femmes portant des tenues considérées comme indécentes.
"Ca a été un combat acharné et nous sommes reconnaissants du fait que ceux qui croient aux droits des femmes l'aient emporté", s'est félicitée Lillian Drabo, qui figurait parmi les neuf organisations et personnes privées pétitionnaires qui ont contesté la loi en justice.
"La loi a révélé les dangers auxquels les femmes sont confrontées dans ce qui est considéré comme le monde moderne", a-t-elle ajouté.
Selon ses détracteurs, cette loi était révélatrice d'un mouvement antilibéral en expansion en Ouganda, qui a également inspiré une loi répressive contre l'homosexualité, promulguée elle aussi en février 2014.
En 2014, la chanteuse Jemimah Kansiime, de son nom de scène "Panadol wa Basajja", avait passé cinq semaines en prison après la sortie d'un clip suggestif où elle apparaissait en string et large décolleté, se savonnant les fesses. Selon la loi anti-pornographie, elle encourait dix ans de prison.
Fervent partisan de cette loi, le ministre de l'Ethique et de l'Intégrité, Simon Lokodo, avait fait saisir en 2016 dans une prestigieuse école privée des exemplaires d'un roman britannique qui exposait, selon lui, les élèves à la sexualité de façon trop précoce.
Lire aussi : L'actrice Reese Witherspoon vend sa société de production pour 900 millions de dollars