La haute cour a en effet refusé mardi de programmer à son calendrier deux affaires concernant le Mississippi et le Wisconsin, ce qui revient à laisser en vigueur des jugements de tribunaux favorables au droit à l'IVG qui ont été pris dans ces deux Etats.
En l'espèce, le Mississippi et le Wisconsin avaient adopté une législation obligeant les médecins avorteurs à disposer d'un droit d'admission de leurs patientes dans un hôpital de proximité, une condition difficile à obtenir pour les praticiens.
Cet obstacle aurait forcé des centres d'IVG locaux à fermer leurs portes, ce qui était le but recherché par les promoteurs de la loi selon les défenseurs du droit à l'avortement.
L'application de cette loi avait toutefois été gelée par des juridictions inférieures, dont les actions sont donc de facto validées par la Cour suprême.
La plus haute instance judiciaire américaine a réaffirmé lundi avec force le droit des femmes à se faire avorter, dans un arrêt historique salué par le président Barack Obama, des millions de femmes et les associations de planning familial.
Cette décision de la haute cour, d'une portée inédite depuis un quart de siècle sur la question de l'avortement, constitue un revers cinglant pour les opposants à l'IVG qui ont imposé de multiples obstacles aux femmes souhaitant interrompre leur grossesse.
L'avortement avait été légalisé en 1973 aux Etats-Unis, mais a depuis fait l'objet d'assauts répétés de la part des "Pro Life".
Ces attaques ont redoublé ces cinq dernières années, les conservateurs étant confortés par leur reconquête électorale de nombreux Etats.
Ces restrictions au droit à l'avortement prennent de multiples formes: interdiction des méthodes médicales les plus courantes, délais d'attente rallongés imposés aux femmes, réduction draconienne de la période autorisée pour une IVG, complications administratives visant les médecins avorteurs, pressions psychologiques émanant de pseudo centres d'avortement, octroi de la personnalité juridique à un fœtus dès sa conception, etc.
La décision prise lundi par la Cour suprême marque donc un retour de balancier au bénéfice des "Pro Choice" -les défenseurs de l'avortement-, divers Etats étant désormais légalement contraints de revoir leur copie sur la question de l'accès à l'IVG.
Avec AFP