Mme Fatou Bensouda l'a déclaré dans un entretien avec l'AFP mardi.
Alors que la situation sur place "se détériore", Fatou Bensouda affirme prévoir "faire de la Libye une priorité dans les enquêtes" l'an prochain, lors de cet entretien dans ses bureaux à La Haye.
Interrogée sur la possibilité de considérer le trafic de centaines de milliers de migrants de la Libye vers l'Europe comme un crime contre l'humanité, la procureure a affirmé: "cela pourrait être le cas (mais) cela dépend des éléments de preuve que nous récolterons".
"Nous continuons nos enquêtes en Libye et nous recevons de nombreuses informations au sujet des crimes qui y sont commis", a-t-elle ajouté.
Le nombre de personnes accueillies en Italie cette année s'approche désormais du niveau record de 170.000, établi en 2014.
Et les gardes-côtes italiens ont fait état mardi de "nombreux disparus" et de la mort d'au moins huit migrants en Méditerranée après une semaine noire marquée par un bilan d'au moins 18 morts et 340 disparus.
"Les crimes sont tellement nombreux et malheureusement, ce sont des civils, femmes et enfants, qui en sont le plus victimes", a ajouté Fatou Bensouda.
Bien que la Libye n'ait jamais ratifié le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, le Conseil de sécurité des Nations unies avait demandé à la Cour d'enquêter dans le pays en février 2011, après le début de la révolte contre Mouammar Kadhafi et la répression sanglante qui s'ensuivit.
Avec AFP