"La ville a déjà dépensé 1,45 milliard de dollars sur l'exercice budgétaire 2023 pour fournir le gîte et le couvert à des dizaines de milliers de demandeurs d'asile", a affirmé l'édile, un ancien capitaine de police afro-américain, réputé à poigne, et classé à droite du Parti démocrate.
New York a l'obligation légale de loger et de nourrir tout nouvel arrivant, quel que soit son statut.
Avec "près de 100.000" migrants à New York depuis avril 2022, "compte tenu des dernières prévisions, la ville peut dépenser jusqu'à 12 milliards de dollars sur les trois prochains exercices budgétaires", a prévenu M. Adams dans un communiqué.
Cette somme représente 4% du budget de la municipalité de la mégapole peuplée de 8,5 millions d'âmes.
"L'immigration, c'est l'histoire de New York, c'est l'histoire de l'Amérique. Mais comme je l'ai dit il y a près d'un an, nous sommes confrontés à un état d'urgence sans précédent dû à cette crise de l'asile", a mis en garde le maire, qui entretient des rapports tendus avec l'aile gauche de son parti et même avec le gouvernement fédéral du président Joe Biden.
Pour M. Adams, New York fait face à une "crise nationale qu'elle ne peut pas gérer seule" et "la compassion des New Yorkais peut être sans limite, mais pas nos ressources".
Ville-monde qui a bâti sa légende sur des vagues successives d'immigrations, New York affirme aujourd'hui n''avoir "plus la place" d'accueillir des derniers migrants africains.
Ainsi, depuis fin juillet, des centaines de jeunes hommes du Sénégal, de Mauritanie et de pays voisins s'entassent sur le trottoir devant un hôtel, dans l'espoir d’obtenir un hébergement.
Au total, près de 108.000 personnes sont actuellement logées dans des foyers, hôtels, appartements vacants. Quelque 56.000 sont des demandeurs d'asile.
L'immigration clandestine d'Amérique latine est l'un des points clivants de la politique intérieure aux Etats-Unis, a fortiori à moins de 18 mois de la présidentielle de novembre 2024.
Pour brocarder la politique migratoire jugée laxiste du président Biden, des gouverneurs républicains d'Etats du Sud classés très à droite, comme le Texas et la Floride, ont financé des voyages en avion ou en bus pour acheminer des migrants hispaniques dans des villes démocrates considérées comme des "sanctuaires" de gauche, à l'instar de New York.