Zagreb doit "entamer et mener rapidement à leur terme des enquêtes efficaces et indépendantes sur tous les cas connus d'expulsions collectives et sur les allégations de violence contre les migrants", écrit Dunja Mijatovic, commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, dans un courrier au Premier ministre Andrej Plenkovic.
La responsable cite des chiffres du Haut-Commissariat de l'Onu aux réfugiés (UNHCR), selon lesquels sur 2.500 migrants expulsés par la Croatie, 700 ont fait état de violences commises par les policiers croates.
S'appuyant sur de nombreux témoignages de violences ou de vols de portable, les organisations non gouvernementales dénoncent régulièrement ces mauvais traitements, à l'instar de Médecins sans frontières qui évoquait à l'automne 2017 "une constante" chez les polices de Croatie, Bulgarie et Hongrie, premiers pays de l'Union européenne sur la route de ces migrants.
Le coordinateur de MSF pour les Balkans, Stéphane Moissaing, avait alors évoqué "les mêmes histoires répétitives de jeunes battus, humiliés, et attaqués par des chiens".
Lire aussi : Euro-2016 : incidents lors du match Croatie-Turquie, verdict lundiLes autorités croates devraient "cesser de faire comme si rien ne se passait, mener une enquête efficace et faire cesser les violences", a réagi l'ONG croate Centre pour les études pacifiques, après la lettre du Conseil de l'Europe, institution pan-européenne en charge du respect des droits humains sur le continent.
Dans sa lettre, Dunja Mijatovic demande aussi à Zagreb de "faire en sorte qu'une procédure équitable et efficace soit accessible à quiconque souhaite demander l'asile". Dans sa lettre, elle évoque le chiffre de 1.500 migrants qui n'auraient pas pu engager de procédure sur les 2.500 expulsés.
"Aucun cas de mauvais traitement policier à l'encontre des migrants (...) ni aucun vol n'ont été établis", a réagi le ministre croate de l'Intérieur Davor Bozinovic dans une lettre en réponse au Conseil de l'Europe. En tant qu'Etat souhaitant entrer dans l'espace Schengen, la Croatie a "l'obligation de protéger sa frontière nationale de passages illégaux", a-t-il ajouté.
Avec AFP