La croissance du Nigeria en berne en 2016

Des femmes font leurs courses sur le marché d'Abuja, au Nigeria, le 13 septembre 2016. (VOA)

L'économie du Nigeria a souffert d'une sévère contraction (- 1,5%) de son PIB en 2016, selon les chiffres officiels révélés mardi, mais des indicateurs positifs, notamment dans le secteur pétrolier, laissent entrevoir une sortie de la récession.

Selon ces dernières données, le Produit intérieur brut s'est contracté de 1,5% l'année dernière, une chute provoquée notamment par la faiblesse des cours de l'or noir et les attaques répétées de groupes rebelles contre les installations pétrolières dans le sud du pays.

"Cette contraction reflète une année difficile pour le Nigeria", note le Bureau National des Statistiques, citant une inflation à deux chiffres, les pénuries de devises étrangères et l'effondrement de la monnaie nationale (naira).

La contraction de 1,3% au dernier trimestre, après -2,2% au troisième trimestre, s'est ralentie grâce aux négociations menées par le gouvernement avec les militants du Delta qui ont gelé leurs attaques sur les oléoducs et terminaux gaziers et pétroliers depuis quelques mois.

Le géant de l'Afrique de l'Ouest, qui était jusque l'année dernière la première économie du continent africain, est entré en récession pour la 1ère fois depuis des décennies au deuxième trimestre 2016. La chute des cours du pétrole a fortement pénalisé le pays qui tire plus de 70% de ses revenus de l'or noir.

Si la situation se stabilise dans la région pétrolière du Delta et que le prix du baril parvient à se maintenir au dessus des 50 dollars en 2017, la croissance pourrait repartir doucement, a noté John Ashbourne, de Capital Economics, un cabinet de recherche basé à Londres.

"Les améliorations sont tirées par le secteur pétrolier. Mais il faut souligner que tous les autres secteurs continuent leur déclin et souffrent de la pénurie de devises et d'une forte inflation", analyse-t-il.

"Il faudra voir le temps que mettront les autorités nigérianes à mettre en place des réformes économiques essentielles pour que la croissance rebondisse", a expliqué à l'AFP Razia Khan, économiste pour l'Afrique chez Standard Chartered Bank.

Avec AFP