Prolongation de la détention du militant Sowore

L’opposant en détention Omoyele Sowore, au Nigeria le 8 août 2019. (VOA/Gilbert Tampa)

Au Nigeria, l’opposant et directeur de publication du site d’information Sahara Reporters, Omoyele Sowore, reste en détention pour les prochains 45 jours. Il s'agit d'une décision de la Haute cour fédérale d’Abuja.

La Haute cour fédérale siégeant à Abuja a accordé au Département des services de sûreté de l’État (DSS) 45 jours pour garder l’organisateur de la manifestation #RevolutionNow, Omoyele Sowore.

Le DSS avait soumit cette requête à la Haute cour fédérale d’Abuja pour lui permettre de conclure son enquête sur les relations du candidat du parti Congrès d'action africain (AAC) à la présidence du 23 février dernier au Nigeria.

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L’arrestation du leader nigérian de RevolutionNow alimente la polémique

Omoyele Sowore a publié une vidéo qui a provoqué la colère des autorités fédérales. Dans cette vidéo, le directeur de publication du site d’information Sahara Reporters appelle à une série de manifestations dans tout le pays.

Cet appel est perçu autrement par les autorités à Abuja, qui accusent l’opposant d’avoir appelé au soulèvement. La présidence nigériane estime donc que la Coalition pour la révolution de M. Sowore veut renverser le gouvernement. Il a ainsi été arrêté et détenu au Département des services de sûreté de l’Etat.

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Les manifestations annoncées ont été dispersées au gaz lacrymogène par la police dans plusieurs Etats du pays. Pour la société civile, les Nigérians ont le droit de manifester et de demander pacifiquement des comptes au gouvernement fédéral.

"Il n’y avait pas de violences lorsque les manifestations ont commencé dans plusieurs endroits. C’est la police qui a commencé à lancer des gaz lacrymogènes. C’est la manière de réagir du gouvernement qui a provoqué l’escalade", estime Kolawole Banwo, militant et consultant indépendant pour le développement.

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Blocage dans les ports, les transporteurs s'indignement

L’opposition nigériane condamne également la répression des manifestations par les forces de l’ordre et l’arrestation de M. Sowore.

"Je pense que c’est mieux pour le gouvernement de le libérer, à moins qu’il dispose d’autres informations contre lui que le public ignore. C’était une surprise pour moi, parce que, jamais dans l’histoire de ce pays ou dans d’autres démocraties, une simple manifestation est considérée comme une trahison", estime Yabagi Yusuf Sani du parti ADP, qui était également candidat à la présidentielle.

Pour la première fois depuis son arrestation vendredi dernier, Omoyele Sowore a rompu le silence mardi en exhortant les Nigérians à descendre massivement dans les rues pour protester contre la mauvaise gouvernance.