L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), affolés par la gravité de la situation, ont publié mardi un communiqué pour tenter d'alerter sur cette crise "qui risquerait de rester invisible".
L'île de l'océan Indien reste largement inaccessible, à l'aide comme aux médias, en raison du confinement. Et les agences humanitaires peinent à sensibiliser sur la tragédie qui se déroule, alors que les fonds manquent pour apporter suffisamment d'aide.
La région traverse la pire sécheresse depuis une quarantaine d'années et près de 14.000 personnes ont atteint le niveau "catastrophe", soit la phase la plus élevée sur une échelle de cinq étapes d'insécurité alimentaire mise en place en 2016, affirment les agences.
"Si des mesures urgentes ne sont pas prises maintenant", le nombre dans cette catégorie critique va "doubler au cours de la prochaine période de soudure".
Et les enfants en bas âge, dans ce type de situation, sont toujours les premières victimes.
"Des enfants sont affamés, des enfants meurent. J'ai rencontré une mère avec un enfant de huit mois qui semblait n'en avoir que deux. Elle avait déjà perdu son aîné", décrit le directeur des opérations du PAM, Amer Daoudi, qui revient d'une des zones les plus touchées, Sihanamaro.
La sècheresse record, qui s'est accumulée pendant trois années consécutives, "a anéanti les récoltes". Et des années de déforestation et "l'érosion qui en résulte - désormais aggravée par le changement climatique - ont abîmé l'environnement et des tempêtes de sable sans précédent ont transformé de vastes étendues de terres arables en friches", selon l'ONU.