Alors que l’élection présidentielle américaine se profile, la Réserve fédérale se retrouve mêlée à la course. Pilier de la politique monétaire des États-Unis, l’institution créée en 1913 est censée fonctionner loin des considérations partisanes.
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La voilà pourtant propulsée, à son corps défendant, dans la bataille opposant le président sortant Joe Biden à son rival Donald Trump en novembre prochain. En cause, les critiques quasi constantes de ce dernier envers son dirigeant Jerome Powell.
Nommé en 2018 par l’ancien président lui-même et reconduit quatre ans plus tard par l’administration Biden, cet ancien banquier d’affaires essuie fréquemment les frustrations du candidat républicain autour de la question de la fixation des taux d’intérêt directeurs.
Indépendance en péril
"Il semble vouloir abaisser les taux d'intérêt dans le but possible d'aider des gens à se faire élire", déclarait Trump en février dernier dans une interview sur Fox. Il a annoncé par la même occasion la non-reconduction de Powell, dont le mandat court jusqu’en 2026, en cas de retour à la Maison Blanche.
Plus récemment, le Wall Street Journal et le New York Times ont tour à tour révélé un plan des alliés du candidat républicain destiné à affaiblir l’autonomie de la banque centrale. Ils viseraient notamment à donner au président un droit de regard régalien sur toutes les décisions de la Fed.
Les futurs candidats à la présidence de l’institution devraient ainsi s'engager à discuter de leur stratégie monétaire avec la Maison Blanche, hors de tout contrôle démocratique. Difficile de savoir ce qu’il en est de la faisabilité réelle d’une telle démarche, alors que les analystes présagent un virage préjudiciable pour l’économie américaine et au-delà.
Levée de boucliers présidentielle
C’est dans ce contexte que l’administration Biden est récemment montée au créneau, saisissant l’occasion pour adresser une mise en garde à peine voilée au rival du locataire du Bureau ovale.
Dans un article publié le 22 mai 2024 sur le site de la Maison Blanche, le Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche (CEA) a rappelé avec pédagogie l'importance d'une banque centrale indépendante, au-delà de toute interférence politique.
"L'histoire ne pourrait pas être plus claire concernant les conséquences inflationnistes durables et préjudiciables d'ignorer cette leçon ou de revenir en arrière sur les progrès difficilement acquis au cours des cinquante dernières années", a prévenu le texte.
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