"A partir du 30 avril 2020, toute chaussure doit être disponible à l'achat par tout athlète sur le marché (en ligne ou en magasin) pendant une période de quatre mois, avant de pouvoir être utilisée en compétition", a indiqué World Athletics dans un communiqué après avoir approuvé les recommandations d'un panel d'officiels, d'athlètes, de médecins, de scientifiques et de juristes.
L'instance mondiale a également précisé son règlement sur les caractéristiques techniques des chaussures (taille de la semelle, nombre de plaques rajoutées dans la semelle) et annoncé qu'un groupe d'experts examinera désormais toute nouvelle technologie avant de la valider en compétition.
Lire aussi : Moment de sport de l'année: athlétismeCette clarification intervient alors que le débat sur les nouvelles chaussures fait rage depuis le succès fulgurant rencontré aussi bien chez les professionnels que chez les amateurs par la Vaporfly de Nike, avec une lame de carbone dans la semelle. Selon une analyse statistique du New York Times, les coureurs portant des Vaporfly courent entre 4 et 5% plus vite que les autres sur le marathon.
Pour la Fédération internationale, il était urgent d'agir alors que d'autres marques travaillent d'ores et déjà sur des chaussures utilisant une technologie similaire.
- "Tracer une ligne jaune" -
Confronté au même phénomène que la Fédération internationale de natation, obligée de bannir en 2010 les combinaisons en polyuréthane après une avalanche de records, World Athletics a donc décidé de couper la poire en deux.
Lire aussi : L'Ethiopienne Genzebe Dibaba déclare forfait pour les Mondiaux d'athlétismeConcrètement, la chaussure Vaporfly Next%, commercialisée depuis 2017 et dont était équipée la Kényane Brigid Kosgei au moment de battre le record du monde du marathon de Paula Radcliffe (2 h 14 min 04) le 13 octobre 2019, n'est pas interdite et pourrait être portée aux Jeux olympiques de Tokyo en août. Par voie de conséquence, tous les chronos établis par les Vaporfly disponibles dans le commerce restent valables.
En revanche, le prototype de Vaporfly baptisé Alphafly, utilisé par son compatriote Eliud Kipchoge le 12 octobre pour briser la barrière symbolique des 2h sur marathon (1 h 59 min 40 sec lors d'une course non officielle), ne sera pas autorisé car utilisant trois lames de carbone dans sa semelle.
Lire aussi : Des athlètes américains opposés à la réforme de la Ligue de diamantL'épaisseur de la semelle d'une chaussure de course sur route ne peut désormais excéder 40 mm (la semelle des Vaporfly Next% fait environ 31 mm) et il est interdit d'y insérer plus d'une plaque d'un autre matériau (lame de carbone, plastique...). Pour les "pointes" (chaussures de piste), une deuxième plaque est autorisée mais doit servir seulement à attacher les "clous" à la semelle, dont l'épaisseur maximale est de 30 mm.
"Notre boulot n'est pas de réguler tout le marché des chaussures de sport, mais notre devoir est de protéger l'intégrité des compétitions élite en s'assurant que les chaussures portées lors de ces courses n'offrent pas un avantage ou une assistance injustes, a déclaré le président de World Athletics Sebastian Coe dans un communiqué. En année olympique, nous ne souhaitions pas interdire des chaussures qui sont disponibles depuis relativement longtemps, mais nous pouvons tracer une ligne jaune pour empêcher d'aller plus loin que ce qui est disponible sur le marché, pendant que nous continuons nos études."