Pour sa cinquième campagne et pour cette première phase finale à 48 équipes, le Maroc prévoit de disposer de 12 stades, dont cinq existants seront modernisés. Trois autres stades ultramodernes sont en projet, à l'image du Grand Stade de Casablanca et ses 93.000 places, "enceinte nationale attendue de longue date par les Marocains", selon le dossier de candidature.
Le dossier du trio concurrent USA-Canada-Mexique s'appuie sur 23 villes pré-sélectionnées (dont 4 canadiennes et 3 mexicaines), pour 16 villes candidates au final avec des stades d'une capacité moyenne de 68.000 places, "déjà construits et opérationnels".
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Une commission d'évaluation de la Fifa, composée de cinq personnes, dont les deux secrétaires généraux adjoints, Marco Villiger et l'ex joueur croate Zvonimir Boban, va désormais se rendre sur place et noter les deux dossiers, avec le pouvoir d'écarter "automatiquement" une candidature si elle l'estime insuffisante.
"Je m'occupe de l'évaluation de candidatures depuis plus de 20 ans, à différents postes, et je mets quiconque au défi de trouver une organisation qui organise un processus plus objectif, transparent et juste", a expliqué Gianni Infantino, président de la Fifa, dans un communiqué.
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Pourtant, les prérogatives de cette commission d'évaluation et son pouvoir d'invalider une candidature soulèvent d'ores et déjà des critiques. "Ce pouvoir d'écarter une candidature est tout à fait anormal", explique une source africaine.
"Le droit de désigner un pays organisateur a été transféré sous l'ère Blatter du Conseil au Congrès, ce n'est pas pour revenir à un processus discrétionnaire", estime cette même source.
"La trop grande marge laissée à cette commission d'évaluation dont les conclusions ne sont même pas susceptibles de recours, est un déni patent de justice et une violation du principe de double juridiction", estime une autre source proche de la Confédération africaine de football (CAF), qui soutient le Maroc.
De plus, selon cette même source, les critères d'évaluation auraient été modifiés "à moins de 24 heures du dépôt du dossier marocain, comme par exemple la distance maximale entre un stade et un aéroport".
"Les critères étaient clairement établis dans les documents de candidature publiés en octobre 2017 et n'ont pas changé", a répliqué la Fifa, interrogée par l'AFP. "Le système de +scoring+ (évaluation) fournit une méthodologie pour évaluer et documenter la façon dont les candidatures répondent aux demandes. La plupart des critères ne sont pas des conditions sine qua non qui entraîneraient l'exclusion de la candidature mais de simples éléments objectifs qui font partie du dossier", ajoute la Fifa.
Alors que de lourds soupçons de corruption pèsent sur l'attribution du Mondial-2018 à la Russie et 2022 au Qatar, "la Fifa a été sévèrement critiquée pour la façon dont elle conduisait la sélection des pays hôtes par le passé", a encore souligné Infantino. "Il était de notre obligation d'en tirer les enseignements et de ne laisser aucune place au doute ou à la subjectivité", a-t-il ajouté.
Les 207 fédérations membres de la Fifa éliront l'organisateur du Mondial-2026 le 13 juin à Moscou, à la veille de l'ouverture du Mondial russe.
Les membres auront le choix entre trois bulletins: l'un en faveur du Maroc, l'autre en faveur du trio USA/Canada/Mexique, ou encore un 3e bulletin vierge si aucun des deux projets ne les a convaincus, un autre élément fortement critiqué par certains opposants qui y voient "une manoeuvre" d'Infantino.
Si aucun des deux projets n'obtient une majorité, alors le processus de candidature sera rouvert à l'ensemble des confédérations.
Avec AFP