RDC

La force de l'ONU en RDC vers un départ "graduel et responsable"

Parmi les plus importantes missions de l'ONU, la Monusco est présente en RDC depuis 1999, elle compte environ 16.000 soldats.

Après plus de vingt ans de présence, l'ONU étudie comment retirer sa force de maintien de la paix en RDC "le plus rapidement possible" mais de manière "graduelle et responsable", a déclaré mercredi à Kinshasa le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les opérations de paix.

Plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées l'année dernière dans des manifestations hostiles à cette force (la Monusco), accusée de ne pas avoir su neutraliser les groupes armés qui pullulent dans l'est de la République démocratique du Congo. Parmi les plus importantes et plus coûteuses missions de l'ONU au monde, la Monusco (anciennement Monuc) est présente en RDC depuis 1999. Elle compte environ 16.000 soldats de la paix.

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"Il y a une frustration d'une partie de la population (...), parce que la situation sécuritaire est encore préoccupante", a reconnu devant la presse Jean-Pierre Lacroix, patron des opérations de paix de l'ONU. "Mais il y a aussi des manipulations, des 'fake news' (...), parce que tout le monde n'a pas intérêt au retour de la paix", a ajouté le Français.

Et surtout, il y a dans l'Est des centaines de milliers de déplacés "protégés quasi exclusivement" par des Casques bleus. Ces personnes "nous disent 'surtout ne partez pas!'", a poursuivi Jean-Pierre Lacroix, qui s'est rendu en fin de semaine dernière en Ituri (nord-est), notamment dans un camp de déplacés. Selon lui, un "vide sécuritaire" leur serait "fatal". Un "processus de transition" existe, a-t-il rappelé, processus "en cours de révision, de manière à se concentrer sur les critères essentiels" pour un départ de la Monusco "dans de bonnes conditions".

Kinshasa demande un soutien

Il faut une "montée en puissance de l'Etat" et de ses forces de sécurité afin que les autorités congolaises puissent "prendre en charge les activités conduites par la Monusco", a-t-il souligné.

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Kinshasa demande pour cela "un soutien accru au renforcement des capacités" de l'armée et de la police, "un soutien au processus de désarmement" des milices, "un appui aux processus" diplomatiques en cours, notamment pour la province du Nord-Kivu où sévit la rébellion du M23.

Parmi ses recommandations possibles au Conseil de sécurité de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix a également évoqué un appui aux forces régionales africaines déjà déployées ou envisagées dans l'est de la RDC. Une force est-africaine est présente dans le Nord-Kivu, où le déploiement d'un contingent d'Afrique australe est aussi envisagé.

Le mandat actuel de la Monusco "nous limite dans les soutiens que nous pouvons apporter aux forces régionales", a-t-il dit. Or, "nous souhaitons pouvoir faire davantage". Le responsable a par ailleurs évoqué les élections de décembre prochain en RDC, en réitérant les "préoccupations" de l'ONU face aux "violences lors des récentes manifestations", mais aussi aux discours "de haine, xénophobes, misogynes, de confrontation ethnique..."

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