Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi le classement en réserve naturelle, dès 2020, de l'île de la Grande Glorieuse, située dans un archipel de l'océan Indien dont la souveraineté française est contestée par Madagascar.
Les îles Glorieuses, haut lieu de la diversité marine, font partie de l'ensemble des îles Eparses, présumées riches en hydrocarbures, administrées par la France et revendiquées par Madagascar.
"Vis-à-vis de nos partenaires dans l'océan Indien, la présence et la souveraineté françaises ont permis d'éviter l'exploitation prédatrice des mers", a estimé M. Macron lors d'un déplacement de deux heures sur l'île de la Grande Glorieuse (3 km de diamètre), située à quelque 250 km au nord-est de Mayotte et à 220 km de Madagascar.
La France peut être un partenaire plutôt qu'un rival", a ajouté le chef de l'Etat, accompagné de nombreux scientifiques pour cette première visite d'un président français sur les îles Eparses. Ce déplacement a été fait en concertation avec les autorités malgaches, selon la présidence française.
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Les îles Glorieuses, dont les terres émergées représentent environ 7 km2, sont constituées de la Grande Glorieuse, de l'îlot du Lys, de l'île aux Crabes et des Roches Vertes.
Elles accueillent dans leurs eaux plus de 2.900 espèces marines, dont une forte proportion inscrites comme en danger critique d'extinction sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme les holothuries (concombres de mer), les requins citron, les requins pointe noire ou les requins pointe blanche. Mais la plus emblématique de ces espèces est la tortue verte, dont 2.500 pontes sont enregistrées chaque année sur la Grande Glorieuse.
L'archipel compte aussi des colonies d'oiseaux marins comme les sternes fuligineuses, les sternes huppées et les noddis bruns, notamment sur l'îlot du Lys.
Emmanuel Macron a salué mercredi l'unique gendarme et les 14 légionnaires qui assurent une présence permanente de la France dans l'île depuis 1973.
"Je veux résolument, au niveau mondial, pousser l'enjeu de la biodiversité", a-t-il plaidé. "Quand on fait disparaître des capacités à vivre, on génère des flux migratoires", a ajouté le président français qui était auparavant sur l'île française de Mayotte, revendiquée par les Comores.
Madagascar et la France avaient annoncé au printemps la reprise des discussions sur les îles Eparses, afin d'aboutir à une solution consensuelle d'ici juin 2020, date du 60e anniversaire de l'indépendance de Madagascar.