La France veut défendre sa place en Afrique face à la Chine (Le Drian)

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian à Moscow, le 9 septembre, 2019.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré jeudi que la France devait "tenir sa place" en Afrique face à la concurrence chinoise, et promis des partenariats "gagnant-gagnant" aux pays africains qui font le choix des entreprises françaises.

"En Afrique nous devons tenir notre place", a-t-il lancé lors d'un échange avec des chefs d'entreprises à Douala, capitale économique du Cameroun, en référence notamment aux grands chantiers d'infrastructures.

"Parfois on a tendance à oublier que la France a des qualités industrielles et entrepreneuriales dans ce domaine (des infrastructures, NDLR) depuis longtemps. Ce n'est pas obligatoirement l'apanage d'entreprises plus lointaines, qui ont une appétence respectable pour l'Afrique", a-t-il ajouté en référence à la compétition chinoise.

Pékin a développé une présence massive dans le continent, notamment à travers le projet pharaonique des "nouvelles routes de la soie", qui prévoit de connecter la Chine à l'Asie, l'Europe et l'Afrique à travers la construction de ports, de lignes ferroviaires et d'aéroports.

Mais certaines critiques, notamment venues de l'Occident, estiment que les pays les plus pauvres sont poussés à s'endetter pour financer des infrastructures inutiles.

"Lorsqu'on fait, on fait aussi +gagnant-gagnant+ pour nos partenaires africains", a insisté le chef de la diplomatie française, également chargé du portefeuille du commerce extérieur, à l'intention des autorités camerounaises.

La France reste le premier investisseur étranger au Cameroun, avec 1,1 milliard d'euros en 2018, mais a perdu sa place de premier fournisseur face à la Chine.

Jean-Yves Le Drian s'est rendu symboliquement sur un pont, un ouvrage de 178 millions d'euros financé par l'Agence française de développement (AFD), nouvellement construit au-dessus du fleuve Wouri à Douala.

"Il n'y a pas de symbole plus fort qu'un pont (..) dans la relation que nous voulons renforcer avec le Cameroun", a souligné Jean-Yves Le Drian.

La visite du ministre mercredi et jeudi au Cameroun avait pour but de renforcer ce partenariat et de soutenir les "efforts de paix" du président Paul Biya, qui a multiplié les gestes d'apaisement ces dernières semaines dans plusieurs crises, notamment celle des régions anglophones.