La grande coalition de l'opposition sénégalaise suscite des doutes

La grande coalition de l’opposition portée par les leaders Khalifa Sall et Ousmane Sonko, le 8 septembre 2021.

Au Sénégal, une large coalition de l’opposition a été mise en place pour vaincre la mouvance présidentielle lors des prochaines élections, notamment les locales qui sont prévues en janvier 2022.

La grande coalition de l’opposition, lancée le 2 septembre, se veut très large car on y retrouve la majeure partie des courants de l’espace politique sénégalais. Mais le retrait du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l'ancien président Abdoulaye Wade fait douter certains sur la fiabilité de ce projet.

"Cette alliance est loin d’être sincère et va finir par l’implosion. La preuve: des partis comme le PDS l’ont quitté avant sa naissance", estime Boubacar Samb, gérant d’une boutique de cosmétique.

Pourquoi ce pessimisme? Babacar estime que "chacun cherche à tirer profit de l’alliance, rien de plus. Elle est fondée sur des calculs politiques. Encore une fois, la réaction du PDS et d’autres partis démontre que cette coalition ne fera pas long feu".

Trouvée dans sa gargote, Soxna Ouly ne place aucune confiance à cette nouvelle coalition de l’opposition, notamment à Ousmane Sonko. Pourtant, elle avait bon espoir que cette entente entre chefs de l’opposition allait être la bonne mais les nombreuses dissensions notées bien avant le lancement ont fini par la décourager.

"La manière de faire de nos dirigeants me fend le cœur. Ils disent agir pour le bien-être des populations mais ils ne peuvent même pas s’entendre pour former une coalition. Bougane Gueye Dany se plaint du choix des couleurs, le PDS de la démarche adoptée, d’autres de ne pas avoir été associé au début du processus", fait-elle remarquer.

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Pour la vendeuse, les hommes et femmes politiques donnent l’impression que "leurs égos sont plus importants que l’intérêt du peuple qu’ils doivent défendre. Bref nous sommes fatigués et nous voulons que le successeur de Macky Sall soit un bon leader, un partisan de la paix", tranche-t-elle.

"Tous les mêmes"

Arona Thiam, vendeur de ventilateurs, emboîte le pas. Pour lui, les chefs politiques sénégalais ne militent en réalité que pour leurs propres intérêts. "Cette coalition est bâtie sur des intérêts personnels. Il s’agit d’alliances de circonstance. Membre de l’opposition comme membre du pouvoir, ils sont tous les mêmes, le bien-être des citoyens est loin d’être leur préoccupation", déplore-t-il.

Conscient que les citoyens se posent des questions sur la fiabilité de ces alliances que certains jugent contre nature, les leaders de l’opposition ont voulu rassurer.

Moussa Tine, membre fondateur de la grande coalition de l’opposition se veut clair: cette alliance est celle de la rupture.

"Nous formons un bloc, pas un bloc pour l’intérêt de qui que se soit ; mais un bloc pour le Sénégal. Le Sénégal d’aujourd’hui vaut tous les sacrifices, pas parce que nous voulons arrivés au pouvoir, pas parce que nous voulons justice pour Ousmane Sonko ou pour Khalifa Sall, ce n’est pas notre problème", affirme-t-il.

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