Les travailleurs de la plateforme portuaire fustigent la gestion qui est faite de l'appel à candidature en vue de trouver un nouveau mandataire pour insuffler un nouveau dynamisme au port autonome de Cotonou considéré comme le poumon de l'économie béninoise.
De 48 heurs de grève, les travailleurs sont passés à 72 heures tacitement reconductibles jusqu'au retrait de l'appel pour recruter un mandataire.
Les partenaires sociaux voient d'un mauvais oeil la procédure de mise en oeuvre de certaines reformes dont celles liées à la gestion de certaines sociétés d'État.
Les travailleurs du port autonome de Cotonou emboitent le pas à ceux du CNHU et s'insurgent contre la privatisation du port.
Pour Urbain Philippe Kanlisou, ce n'est pas en soi la reforme qui gène mais plutôt la manière utilisée.
"En procédant ainsi, Patrice Talon manque à sa promesse de confier les sociétés dans la légalité et de façon honnête", explique-t-il.
Cette grève d'avertissement, qui sera reconduite, a été fortement suivie par les travailleurs.
Ils refusent de subir les mêmes affres que les employés des sociétés qui ont fait les frais d'une mise en concession à procédure malhonnête.
Même les travailleurs du ministère des transports se sont associés à la cause de leurs collègues du port.
Athanase Houssou, secrétaire général du syndicat du ministère, dénonce "une gestion aveugle et cavalière du Bénin".
Le ministre des transports se dit insensible à cette grève qui ne respecte aucune norme.
Il a d'ailleurs relevé de ses fonctions un directeur d'une des cellules du port qui est allé en grève comme ses collègues.
Pour le ministre Hervé Hehomey, " le gouvernement ira jusqu'au bout des reformes engagées au port autonome de Cotonou n'en déplaise aux travailleurs. "
Les travailleurs de l'aéroport affiliés au ministère des transports menacent d'une grève boule de neige qui embrasera tous les secteurs du ministère.
Pour Richard d'Almeida, secrétaire général du syndicat des travailleurs de l'aéroport, il faut " barrer la voie à ce gouvernement qui veut tout vendre dans un pays dont l'économie est asphyxiée".
Ginette Fleure Adandé, correspondante à Cotonou