Mi-janvier, le Mouvement pour la Libération de la Troisième République de Guinée équatoriale (MLGE3R), exilé en Espagne, annonçait dans un communiqué la mort en prison de l'un de ses membres, Julio Obama Mefuman, un citoyen espagnol de 51 ans, détenu depuis son enlèvement présumé fin 2019 au Soudan du Sud.
Lire aussi : La mort en détention d'un opposant ravive les tensions entre la Guinée équatoriale et l'EspagneLe MLGE3R accusait le pouvoir d'avoir "torturé" Julio Obama Mefuman ainsi que trois autres opposants arrêtés avec lui fin 2019. Deux semaines auparavant, la justice espagnole avait ouvert une enquête pour l'enlèvement et la torture de Julio Obama Mefuman et d'un autre opposant, lui aussi de nationalité espagnole, Feliciano Efa Mangue.
Cette procédure vise trois proches du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, dont l'un de ses fils, Carmelo Ovono Obiang, chef du service de renseignement extérieur.
Le Parlement européen "tient le régime dictatorial équatoguinéen responsable" de la mort de Julio Obama Mefuman, et "condamne fermement la répression barbare exercée par le régime à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme", peut-on lire dans la résolution du 16 février.
Les députés européens ont demandé la libération des trois autres membres du MLGE3R, une enquête indépendante sur la mort d'Obama Mefuman, et la situation des prisonniers politiques.
En réponse, Malabo a dénoncé "une campagne propagandiste de diffamation et de soutien aux actions terroristes orchestrée par le Parlement européen dans le seul but de déstabiliser la Guinée équatoriale".
"La Guinée équatoriale rejette fermement les affirmations infondées du Parlement européen sur de présumées violations de droits humains dans le pays", peut-on lire dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Ancienne colonie espagnole, la Guinée équatoriale est dirigée d'une main de fer depuis 1979 par Teodoro Obiang, 80 ans, qui détient le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d'Etat vivant, hors monarchies.