La justice ougandaise ordonne le retrait des soldats du domicile de Bobi Wine

Bobi Wine s'adresse à la presse à l'extérieur de Kampala, en Ouganda, le 15 janvier 2021, un jour après que les Ougandais se soient rendus aux urnes.

La Haute Cour d'Ouganda a ordonné lundi aux forces de sécurité de mettre fin à la détention de l'opposant Bobi Wine, arrivé en seconde position lors de la présidentielle du 14 janvier.

M. Wine, de son vrai nom Robert Kyagulani, est de facto assigné à résidence à son domicile, à l'extérieur de la capitale, Kampala, depuis l'annonce des résultats.

Des soldats lourdement armés et des policiers ont empêché les membres de la famille de Wine, dont sa femme Barbie, de quitter leur propriété.

La semaine dernière, l'ambassadeur américain en Ouganda a également été empêché de rendre visite au célèbre chanteur devenu homme politique, à qui la commission électorale a attribué 35 % des voix dans une élection remportée par le président sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.

Des policiers ougandais ordonnent aux journalistes de quitter une route menant au domicile de Bobi Wine, à Kampala, Ouganda, 16 janvier 2021.

Le juge Michael Elubu, qui siège à la division civile du tribunal de Kampala, a statué en faveur d'une pétition déposée par les avocats de M. Wine demandant sa libération.

"La restriction et l'enfermement indéfinis du demandeur dans sa maison sont illégaux et son droit à la liberté a été violé", a déclaré le juge.

"Ayant constaté que les restrictions sont illégales, il est ordonné qu'elles soient levées", a tranché le magistrat.

Le gouvernement ougandais avait fait valoir que les restrictions aux déplacements de M. Wine étaient des mesures "préventives" pour sa propre protection et pour empêcher les manifestations contre les résultat des élections.

Dans un entretien accordé à la VOA dimanche, Bobi Wine a réitéré son appel aux Ougandais de ne pas reconnaître la réélection du président Museveni. "La commission électorale a annoncé des résultats truqués", a-t-il soutenu. "Museveni a été battu et nous en avons les preuves".

Selon Abdu Hakim, un assistant de Bobi Wine, les forces de sécurité n'ont pas encore évacué les environs de la maison de l'opposant.

Par le passé, les forces de sécurité ougandaises ont ignoré les ordres des tribunaux de libérer des personnes ou ont immédiatement arrêté à nouveau les personnes libérées par les tribunaux.

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