La justice suspend la décision de clouer au sol la compagnie Air Namibia

Windhoek, Namibie, 24 février 2017.

La justice namibienne a suspendu jeudi jusqu'au mois prochain la décision du gouvernement de clouer au sol les avions de la compagnie nationale Air Namibia, dont les difficultés financières ont été aggravées par la pandémie de coronavirus.

En début de semaine, le ministère des Transports avait annoncé à l'entreprise sa décision d'interdire ses vols car elle n'était plus, selon lui, capable de "financièrement assurer un service sûr, satisfaisant et fiable".

Le ministère lui avait laissé jusqu'au 22 juillet "pour (lui) fournir la preuve qu'il a obtenu les fonds requis pour satisfaire à la loi", faute de quoi elle perdrait son autorisation d'opérer.

Juste après son entrée en vigueur, la décision a été levée jeudi en urgence par la Haute-cour de Windhoek, saisie par Air Namibia qui la jugeait illégale.

La mesure "est suspendue jusqu'à l'examen du fond du dossier le 3 août 2020", a-t-il ordonné.

"Nous sommes libres de continuer à opérer", s'est réjoui dans une déclaration le porte-parole de la compagnie, Paul Nakawa, "nos vols intérieurs continuent selon le programme prévu".

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Victimes depuis des années de sérieux trous d'air financiers, Air Namibia subit de plein fouet comme ses concurrentes les effets de la fermeture des frontières aériennes consécutive à la pandémie de Covid-19.

Depuis mars, elle n'assure plus que des vols intérieurs en vertu de l'état d'urgence voté par le gouvernement.

Le 4 juin, le président Hage Geingob a évoqué une possible liquidation de la compagnie.

"Elle doit être restructurée et s'il faut procéder à sa liquidation, nous le ferons", a lancé le chef de l'Etat devant le Parlement, "elle ne fait que perdre de l'argent".

La semaine dernière, le ministère des Finances a évalué à 360 millions d'euros l'enveloppe nécessaire à son renflouement.