Le chanteur au répertoire éclectique, du jazz à la pop en passant par la soul et le funk, est mort dans un hôpital de Los Angeles quelques jours après avoir annoncé sa retraite pour cause d'épuisement.
L'annonce a été faite par son manager sur le site d'actualité Ebony :
"Al Jarreau est décédé ce matin, vers 5h30. Il était à l'hôpital, mis à l'aise par Ryan, Susan et quelques-uns de ses parents et amis. Ryan et Susan vont organisé un service funéraire privé à la maison, pour la famille proche seulement. Aucun service public n'est prévu pour le moment, mais je vous informerai si cela change.
Ryan demande qu'aucune fleur ou cadeau ne soit envoyé à la maison ou au bureau. Si vous souhaitez offrir votre soutien, veuillez apporter une contribution à la Fondation Wisconsin pour la musique à l'école, une merveilleuse organisation qui soutient la musique dans les programmes scolaires, avec des bourses pour les étudiants dans la ville de Milwaukee et dans tout l'État du Wisconsin."
Né le 12 mars 1940 à Milwaukee, Alwyn Lopez Jarreau était le fils d'un pasteur et d'une pianiste d'église. Très jeune, il chante dans les bars de sa ville natale où sa voix ne passe pas inaperçue. Puis il étudie la psychologie, sans abandonner le chant.
Il commence à se faire un nom à Los Angeles, New York et à la télévision. Au début des années 70, il se met à écrire ses propres chansons qui ne quitteront plus son répertoire comme "Lock all the gates" et "Sweet potato pie".
Il se produit au Troubadour club d'Hollywood: c'est le succès, qui lui vaut de rejoindre la compagnie de disques Warner Brothers.
L'album "Breaking away" en 1981, basé sur des improvisations jazzy qui vont faire sa renommée, le conforte dans la réussite. Al Jarreau déjà rejette toute barrière musicale et n'hésite pas à associer pop et jazz, comme dans "Heaven and Earth".
En 2006, il fait équipe avec George Benson pour un album en commun "Givin'It Up". Parmi les musiciens invités sur ce CD, figurent Paul McCartney, Herbie Hancock ou Marcus Miller.
Amateur de scènes, Al Jarreau, élégant et portant souvent casquette ou béret noir, homme généreux et poli, était parfois dédaigné par les puristes du jazz qui le considérait comme un "chanteur de variétés". Il s'en accommodait parfaitement.
"Ma principale contribution à la musique aura été d'introduire la rythmique dans le registre vocal", résumait ce chanteur qui, pourtant, ne cédait pas toujours à la facilité.
Il avait sorti en 2009 un "Very best of", dans lequel figuraient des titres phares comme "Boogie Down" ou "Moonlighting", générique de la série "Clair de Lune" avec Bruce Willis.
Père d'un enfant, Al Jarreau n'aimait guère parler de lui.
Il continuait à se produire, notamment en novembre dernier à Paris au Blue Note Jazz Festival. En avril 2016, il a fait partie des artistes invités à donner un concert à la Maison Blanche par Barack et Michelle Obama.