Adam Schiff a pu consulter vendredi à la Maison Blanche les documents qui n'avaient été jusqu'ici vus que par le seul président républicain de cette commission, Devin Nunes, une entorse aux relations entre l'exécutif et le Congrès.
"Rien dans ce que j'ai vu aujourd'hui ne justifiait de s'écarter des procédures normales" de consultation de la commission, a déclaré Adam Schiff dans un communiqué.
Ces documents "doivent maintenant être donnés à l'ensemble des membres des deux commissions" du Renseignement à la Chambre des représentants et au Sénat, estime le parlementaire qui demande également à la Maison Blanche d'expliquer pourquoi quelqu'un "a apparemment partagé ces documents avec un seul membre des deux commissions".
Devin Nunes avait déclenché la semaine dernière une tempête politique, en affirmant détenir la preuve que les agences de renseignement américaines avaient intercepté des communications des membres de l'équipe Trump, voire de Donald Trump lui-même, avant sa prise de fonction.
Des "preuves" qui, selon la presse américaine, venaient directement de la Maison Blanche elle-même.
Même si Devin Nunes a précisé que l'équipe Trump n'avait sans doute pas été directement visée par ces écoutes, ses déclarations semblaient apporter du grain à moudre aux accusations de Donald Trump contre son prédécesseur Barack Obama.
"Exécrable! Je viens de découvrir que le président Obama a mis mes +lignes sur écoute+ dans la Trump Tower juste avant ma victoire. Rien de trouvé. C'est du maccarthysme!", avait tweeté le milliardaire le 4 mars, sans apporter aucun élément de preuve.
Ces documents sont liés à des enquêtes lancées, y compris par la commission de M. Nunes, sur l'ingérence de la Russie dans la présidentielle américaine. M. Trump estime que cette affaire russe est une histoire "fabriquée" par les démocrates.
Le directeur du FBI James Comey a fait l'annonce, rare, la semaine dernière qu'il enquêtait sur une éventuelle "coordination" entre des proches de Donald Trump et la Russie avant l'élection.
Avec AFP