La Mauritanie et le Tchad "prennent acte et respectent la décision souveraine" de retrait du Burkina Faso et du Niger après l'annonce antérieure de celui du Mali, disent les deux pays.
Lire aussi : Le Burkina et le Niger quittent la force antijihadiste G5 SahelIls "(mettront) en œuvre toutes les mesures nécessaires conformément aux dispositions de la Convention portant création du G5 Sahel notamment en son article 20", disent-ils dans un communiqué publié mercredi matin par l'Agence mauritanienne d'information, et également transmis à l'AFP par le gouvernement tchadien. L'article 20 de la Convention dit que "le G5 Sahel peut être dissous à la demande d'au moins trois Etats membres".
Dans le communiqué annonçant samedi le retrait de leur pays, les régimes militaires désormais au pouvoir au Burkina Faso et au Niger ne demandent pas expressément la dissolution du G5 Sahel. Mais le sort de cette alliance mal en point avant même l'annonce de retrait de la junte malienne en 2022 paraissait scellé.
Les pays membres avaient mis sur pied en 2017 une force militaire conjointe dont l'efficacité est restée très limitée. La violence a continué à se propager, faisant des milliers de morts civils et combattants et des millions de déplacés. Elle a fortement contribué à l'instabilité politique et à une succession de coups de force.
"Partenariat infantilisant"
Depuis la création du G5 Sahel, la sous-région a vu des militaires prendre le pouvoir par la force au Mali en 2020, au Burkina en 2022 et au Niger en 2023. Martelant un discours souverainiste, ils ont pris leurs distances dans une grande acrimonie avec l'ancienne puissance dominante française, soutien du G5 Sahel, et avec ses partenaires européens.
Ils ont créé leur propre alliance en 2023 et leurs ministres des Affaires étrangères viennent de proposer la création d'une confédération. Le Burkina et le Niger ont annoncé samedi avoir décidé "en toute souveraineté" de se retirer "de l'ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe". Une décision qui a pris effet dès le 29 novembre, indiquaient-ils dans un communiqué conjoint.
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Selon Ouagadougou et Niamey, "l'organisation peine à atteindre ses objectifs" et est minée par "des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge". Ils disaient refuser de "servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos Etats".
Le Mali avait quitté le G5 Sahel en 2022 en parlant d'organisation "instrumentalisée par l'extérieur". La France est généralement visée par de telles accusations.