C'est l'application de smartphone devenue indispensable au quotidien pour les Chinois: elle permet de converser avec ses amis comme avec ses collègues de travail ; on y partage des photos ; on y lit les infos ; on y commande des billets de cinéma ou de train...
Surtout, elle permet, via un code-barre sur son portable, de régler d'un clic ses emplettes en magasin ou sa note au restaurant, permettant presque de vivre sans argent liquide dans ses poches.
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"WeChat a dépassé la barre du milliard d'utilisateurs actifs mensuels dans le monde!", s'est enthousiasmé lundi devant la presse Pony Ma, patron du géant chinois de l'internet Tencent, l'opérateur de la messagerie.
Certes, l'emblématique multimilliardaire s'était emballé: contacté par l'AFP, Tencent précise mardi qu'il parlait en fait de "comptes d'usagers mensuels actifs", chaque internaute pouvant ouvrir plusieurs comptes.
"C'est un cap significatif, une jolie performance qui fait de WeChat le plus grand réseau social du monde qui n'appartienne pas à Mark Zuckerberg", le patron de Facebook, indique à l'AFP Matthew Brennan, expert du web local et fondateur du cabinet ChinaChannel.
"WeChat profite d'avoir été le premier chinois sur ce créneau" de la messagerie mobile, souligne-t-il. WeChat revendiquait 980 millions de comptes actifs fin septembre, en hausse d'environ 16% sur un an.
Pour comparaison, l'application Messenger de Facebook compte 1,3 milliard d'usagers mensuels actifs.
- 'Enveloppes rouges' -
Au mitan des années 2000, Tencent s'était imposé avec QQ, messagerie internet proche du MSN de Microsoft, avant de lancer WeChat en 2011.
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L'essentiel des utilisateurs de l'application, "Weixin" en mandarin, se trouvent toujours en Chine continentale: marché immense où 753 millions d'habitants se connectent au web via leur portable.
La moitié des usagers passent plus de 90 minutes par jour sur WeChat, qui ne cesse d'étoffer ses fonctionnalités.
Exemple: alors qu'il est d'usage en Chine d'offrir des "enveloppes rouges" d'argent à l'occasion du Nouvel an lunaire, WeChat permet depuis plusieurs années d'envoyer ces étrennes sous forme électronique à ses amis, donnant à nouveau souffle à la tradition.
Quelque 768 millions d'utilisateurs ont envoyé des "enveloppes rouges" via l'application en février pour célébrer l'Année du Chien, un bond de 10% sur un an.
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"Ce Nouvel an démontre encore à quel point l'influence d'Internet envahit la société chinoise", observaient des analystes de Barclays, pointant "le rôle central de WeChat" dans cette transformation.
Dans les soirées ou réunions professionnelles, on partage volontiers son contact WeChat en lieu et place des traditionnels échanges de cartes de visite.
"En Chine, les relations sociales (guanxi) sont cruciales ; WeChat joue les intermédiaires, facilite le contact", affirme à l'AFP He Xi, expert des nouvelles technologies et entrepreneur en blockchain.
Et WeChat n'a guère de rival en Chine, si ce n'est dans le segment du paiement électronique, que lui dispute férocement Alipay, système concurrent du géant de l'e-commerce Alibaba.
Facebook ne lui fait pas non plus d'ombre: le réseau californien est bloqué en Chine par les autorités.
- Censure -
Opérateur de WeChat mais aussi mastodonte des jeux vidéos mobiles, Tencent est devenu en novembre le premier groupe technologique chinois à être valorisé plus de 500 milliards de dollars, surpassant Facebook.
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Certes, WeChat compte un nombre grandissant d'usagers à l'étranger: expatriés chinois, mais aussi personnes voulant communiquer aisément avec la Chine, ou entreprises désirant promouvoir leurs produits aux consommateurs chinois.
Pour autant, Tencent peine à exporter son succès hors de Chine pour concurrencer Facebook Messenger ou WhatsApp (racheté par Facebook en 2014), les principales messageries instantanées dans le monde.
"WeChat a lancé sa version internationale en 2013, c'était trop tard. Chaque pays était déjà dominé par d'autres", souvent Facebook et WhatsApp, mais aussi Line au Japon ou KaKao Talk en Corée du Sud, explique Matthew Brennan.
Autre écueil: WeChat reste étroitement censuré en Chine par le régime communiste, tandis que son traitement des données personnelles suscite de vives controverses, de quoi compliquer encore davantage son internationalisation.
Avec AFP