"Je demande au président de la République de prendre les dispositions nécessaires pour que la paix revienne dans l'Est du pays, parce qu'il y a la terreur qui règne là-bas avec des groupes rebelles et des mauvaises personnes qui commettent des actes abominables", a déclaré dans un message aux fidèles Cheikh Zaidi Ngongo.
Il s'exprimait le jour de l'annonce d'un nouveau massacre à Beni, au Nord Kivu dans l'est de la RDC, où une dizaine de civils ont été tués par des miliciens.
Lire aussi : L'épiscopat dénonce "l'inertie" des autorités face aux tueries à Beni en RDC"Président, il faudrait que tu t'impliques dans la vie sociale des Congolais de sorte que leurs vies soient meilleures, parce que dans notre pays le social est vraiment à déplorer", a poursuivi en lingala le responsable religieux, qui se présente comme "représentant légal du comité de crise de la Communauté islamique au Congo (Comico)".
"Aujourd'hui, lorsque le président Felix mène la lutte contre la corruption, je me dis qu'il est sur les traces du Saint prophète Mohamed qui nous a interdit la corruption", s'est félicité un fidèle, Rachidi Matadi, au micro de l'AFPTV.
Les musulmans représentent environ 10% de la population congolaise (autour de 80 millions d'habitants) très majoritairement chrétienne.
Le pays est laïc selon sa Constitution et, dans les faits, les différentes confessions (catholiques, protestantes, église de réveil, musulmans ...) cohabitent sans heurts majeurs.
Les massacres à Beni sont généralement attribués aux Forces démocratiques alliées (ADF), à l'origine des rebelles musulmans ougandais qui se sont repliés dans l'est du Congo il y a plus de 20 ans.
Le groupe Etat islamique, "région Afrique centrale" a revendiqué sans preuve formelle de récentes attaques contre des positions de l'armée dans le territoire de Beni.
La représentation légale des musulmans congolais est en principe la Comico.
La Comico fait l'objet d'une lutte pour le pouvoir depuis fin 2018. En octobre, son siège a été pris d'assaut par des imams d'un "Conseil théologal national" qui ont nommé un "Comité de crise" pour renverser l'ancien comité directeur.
Les "putschistes" ont affirmé vouloir "purifier" le siège "de toutes les impuretés trouvées ici sur place", selon un message de leur chef de file Cheikh Idi Ngoma sur le site d'information spécialisé dkm-tv.com, suspendu depuis.