Devant la presse, le ministre namibien des Finances Calle Schlettwein a reconnu avoir dépassé la date-butoir fixée par l'UE pour répondre à ses questions sur le sujet.
"En raison d'un problème de communication, nous n'avons pas respecté une date-limite, mais cela ne fait pas de la Namibie un pays non-coopératif ou un paradis fiscal", a-t-il expliqué.
"La Namibie ne peut être considérée selon aucun critère objectif comme un paradis fiscal", a plaidé M. Schlettwein, "la Namibie est même plutôt victime des mouvements de capitaux illicites, ainsi que cela a été montré dans les +Paradise Papers+".
Il a jugé "injuste, partiale, partisane, discriminatoire et biaisée" la décision de Bruxelles.
Les 28 pays de l'UE ont adopté mardi une liste noire de 17 paradis fiscaux exerçant leurs activités hors de leurs frontières, assortie de sanctions s'ils ne se plient pas aux demandes européennes.
La Namibie est le seul pays d'Afrique subsaharienne figurant sur cette liste.
Parmi les critères retenus par l'UE figurent la transparente et l'équité fiscales, ainsi que la mise en place de mesures contre l'optimisation fiscale agressive.
M. Schlettwein a demandé à l'UE de corriger rapidement sa liste qui, a-t-il dit, a compromis "l'excellente réputation (de son pays) en tant démocratie politiquement stable".
"La Namibie a une petite économie ouverte avec un système fiscal fondé sur les principes d'égalité et d'équité", a-t-il insisté.
Ces dernières années, des articles de presse ont accusé le système bancaire namibien d'accueillir des fonds étrangers d'origine douteuse. Le gouvernement a récemment renforcé les pouvoirs de l'agence en charge du contrôle des flux financiers.
Avec AFP