Le gouvernement namibien a lancé vendredi des enchères auprès de chasseurs de trophées pour tuer trois rhinocéros noirs, une espèce extrêmement menacée, malgré de vives critiques lors d'initiatives semblables par le passé.
L'année dernière, un chasseur américain avait payé 350.000 dollars pour obtenir le droit de tuer un rhinocéros, espèce menacée par le braconnage. La chasse est alors réglementée et encadrée par des employés du gouvernement, pour s'assurer que le chasseur abat le spécimen désigné.
Depuis 2012, la Namibie vend des droits de chasse chaque année pour tuer des rhinocéros, assurant que l'argent est ensuite reversé à des projets de conservation de l'environnement et de lutte contre le braconnage.
D'après les autorités, les animaux sélectionnés pour la chasse ne sont plus en âge de procréer, et peuvent représenter une menace pour les plus jeunes individus.
Dans une publicité pour ces enchères, le ministère de l'Environnement propose en outre un rabais aux entreprises détenues par des Namibiens ou à celles embauchant un chasseur professionnel namibien.
Le porte-parole du ministère, Romeo Muyunda, a défendu cet encan. "Nous pensons que c'est la bonne chose à faire" a-t-il déclaré à l'AFP.
"A titre d'État, nous avons nos propres lois et nous ne faisons rien qui viole ces lois", a-t-il ajouté, affirmant que le gouvernement voulait éviter de nouvelles controverses.
En Afrique du Sud, le pays voisin, près de 1.200 rhinocéros ont été abattus l'an dernier par des braconniers en quête de cornes de cet animal dont la poudre est prisée dans la médecine en Asie.
Le commerce de la corne de rhinocéros est banni au niveau international depuis 1977 par la Convention sur le commerce d'espèces sauvages menacées (Cites), mais il a fallu attendre 2008 pour qu'il soit interdit en Afrique du Sud, pays qui abrite 80% de la population mondiale de rhinocéros.
Avec AFP