La police accusée de manquements dans une enquête pour meurtre liée au braconnage en Tanzanie

Des éléphants dans la réserve de Hluhluwe, Afrique du Sud.

Le ministre tanzanien des Ressources naturelles et du Tourisme a accusé la police de ne pas avoir arrêté de suspects, connus des forces de l'ordre selon lui, dans l'enquête sur la mort en 2017 d'un célèbre défenseur sud-africain de l'environnement.

Wayne Lotter, qui s'était consacré à la lutte contre le braconnage des éléphants en Tanzanie, avait été tué par des inconnus à Dar es Salaam dans la nuit du 17 au 18 août 2017. Si les motivations des auteurs ne sont pas connues, ses collègues pensent que M. Lotter a payé les frais de son combat.

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"Ces braconniers sont connus et j'ai donné leurs noms à la police, mais aucune mesure n'a été prise", a déclaré le ministre Hamisi Kigwangalla lors d'une conférence de presse jeudi à Dodoma (centre), la capitale administrative de la Tanzanie. "J'en référerai au président (John) Magufuli".

"Je connais quatre hauts responsables, des poids lourds, qui ont pris part à la planification de l'assassinat de ce pilier du tourisme dans le pays, Wayne Lotter", a-t-il ajouté, sans pour autant dévoiler de nom, ni fournir de preuves.

Plusieurs Tanzaniens et étrangers travaillant dans la lutte contre le braconnage en Tanzanie ont formulé des accusations rejoignant celles du ministre.

Au lendemain de l'assassinat de Wayne Lotter, co-fondateur de la branche tanzanienne de la fondation de protection de la nature PAMS (Protected Area Management Solutions), la célèbre primatologue Jane Goodall avait salué un "héros", qui avait dû faire face à "des menaces personnelles" dans sa lutte contre le braconnage.

La Tanzanie, l'un des pays qui comptent la plus importante population d'éléphants sur le continent africain, est aussi l'un des plus touchés par le braconnage.

Un recensement récent notait que la population de pachydermes y a diminué de 60% entre 2009 et 2014.

La fondation PAMS estime toutefois qu'une "réduction considérable" du braconnage a été constatée depuis 2014, notamment grâce aux efforts d'une unité tanzanienne d'élite spécialisée dans les crimes "graves" nationaux et internationaux (NTSCIU), dont le braconnage.

Avec AFP