"Nous avons déjà mis en place des points de contrôle où des policiers et d'autres institutions chargées de la sécurité vont procéder à des vérifications", a déclaré la porte-parole de la police, Charity Charamba, au quotidien d'Etat Herald de samedi.
Elle a précisé que les barrages devaient permettre d'attraper les pillards présumés et de récupérer les biens volés lors des manifestations qui ont éclaté après que le président Emmerson Mnangagwa eut annoncé le week-end dernier une augmentation de 150 % du prix de l'essence.
Lire aussi : L'UE dénonce l'usage "disproportionné" de la force au ZimbabweSelon le Herald, quelque 700 personnes ont été arrêtées après les violentes manifestations dont le journal a imputé la responsabilité au parti d'opposition MDC et aux syndicats.
Sous l'ancien président Robert Mugabe, les barrages routiers de la police étaient courants mais ils avaient en grande partie disparu après son éviction par l'armée en novembre 2017 et son remplacement par l'ancien vice-président Mnangagwa.
Samedi, les points de contrôle de la police étaient opérationnels dans la capitale Harare et dans la deuxième ville du pays, Bulawayo, un fief de l'opposition, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Your browser doesn’t support HTML5
A Bulawayo, des policiers armés de fusils d'assaut procédaient à des fouilles.
Dans les deux villes, les clients cherchant à s'approvisionner en produits de base sont retournés dans des magasins qui ont ouvert pour la première fois depuis le début des manifestations lundi.
De longues files d'attente se sont formées pour le pain et l'essence, des denrées devenues rares en raison de la crise économique qui sévit depuis des années au Zimbabwe.
"Rien n'a changé après l'augmentation du prix de l'essence", une mesure qui devait permettre de lutter contre la pénurie, a déclaré un automobiliste qui s'est identifié comme Sonny.
Des médias sociaux comme Facebook et le site de messagerie WhatsApp ont été bloqués par le gouvernement pour apparemment empêcher la circulation d'informations sur les opérations de sécurité et les violences policières présumées.
Your browser doesn’t support HTML5
En début de la semaine, trois personnes ont été tuées, selon la police. Les ONG de défense des droits de l'homme avancent un bilan plus élevé, allant jusqu'à 16 morts.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a exhorté vendredi Harare à "arrêter la répression", en s'alarmant du "recours excessif à la force" de la part des forces de sécurité, y compris les tirs présumés à balle réelle.
Il a appelé Harare "à trouver des moyens d'engager le dialogue avec la population au sujet de ses griefs légitimes".