La police ivoirienne lutte contre les "microbes" à Abidjan

Vue du quartier d'Adjamé, Abidjan, Côte d'Ivoire, le 4 octobre 2016 (VOA/Nicolas Pinault)

La police ivoirienne a lancé la guerre contre les "microbes", des bandes d’adolescents qui sèment le trouble à Abidjan. Plus de 3.500 policiers sont mobilisés pour traquer ces jeunes délinquants.

La commune d’Abobo, au nord d’Abidjan, la plus peuplée de Côte d’ivoire avec plus d’un million et demi d’habitants, est dorénavant le fief de ces jeunes délinquants appelés "Microbes".

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Reportage de Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan pour VOA Afrique

Abobo, Adjamé, Attécoubé, Yopougon, etc. toutes ces communes souffrent aujourd’hui de la présence de ces gangs d’adolescents dont l’apparition remonte à la crise post-électorale de 2010-2011.

Machettes et autres armes blanches à la main, ces jeunes désœuvrés, âgés de 10 à 25 ans, attaquent par groupe certaines personnes qui ont le malheur de se trouver sur leur passage.

"Il n’y a pas de sécurité ici à Abobo et tout le monde vous le dira. Nous avons tous peur mais nous nous confions à Dieu", explique un Ivoirien.

"Ces jeunes nous fatiguent et nous avons tous peur. Ils sont en groupe et apparaissent d’un coup avec des machettes en main pour agresser les passants et tout leur arracher, notamment les portables", raconte un autre passant.

L’opération policière lancée il y a quelques jours est donc pour les populations de cette commune un grand soulagement: "les policiers qui sont là nous soulagent mais il faudrait qu’ils soient vigilants".

"C’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Il faut que les policiers viennent en civil, sinon ils se feront toujours repérer par ces jeunes délinquants".

"Ces policiers ne font pas leur travail qui est de protéger les populations. Je les ai vus qui rackettaient les automobilistes. Mais ce n’est pas pour ça qu’ils sont ici".

"Il faut qu’ils quittent les grandes artères pour entrer dans les quartiers et détruire aussi les fumoirs parce que ces jeunes sont toujours sous l’effet de la drogue".

Une vaste opération policière, Epervier 2, mobilise 3.500 agents des différentes forces de sécurités. Leur objectif est de traquer tous les délinquants et sécuriser Abobo et toutes les autres communes d’Abidjan.

"L’objectif est de faire tomber le sentiment d’insécurité à Abobo. Toutes les zones criminogènes seront passées au peigne fin. L’opération concerne toutes les communes d'Abidjan", souligne Joseph Yao Kouamé, le préfet de police d’Abidjan.

Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan