La police menace de poursuites ceux qui remettent en cause sa version de la mort d'un manifestant en RDC

Rossy Mukendi, une photo relayée sur les réseaux sociaux pour lui rendre hommage.

La police congolaise a menacé jeudi de poursuites judiciaires ceux qui remettraient en cause sa version des faits, après la mort d'un manifestant à Kinshasa lors de la répression de marches anti-Kabila en République démocratique du Congo.

Militant du mouvement congolais "Collectif 2016" et chercheur à l'Université pédagogique nationale (UPN), Rossy Mukendi, 35 ans, a été tué dimanche à Kinshasa.

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Un policier, "Tokis Kumbo a été mis aux arrêts pour avoir tiré des coups de balles en caoutchouc à moins de 20 mètres sur Rossy Mukendi", a déclaré jeudi le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police.

"Ce policier en agissant ainsi voulait à tout prix défendre son commandant d'unité, Lokeso Koso Carine (...) qui était agressée par une foule très hostile", a-t-il poursuivi, lors d'une conférence de presse.

L'agent a "agi en légitime défense" pour "sauver" le major Lokeso, a insisté le porte-parole, qui a cependant dans le même temps reconnu qu'il s'agissait d'une "bavure".

Mais sur les réseaux sociaux, les photos du major Lokeso étaient largement partagées par des Congolais, pour faire porter à la jeune femme la responsabilité de la mort de Rossy Mukendi, sur qui elle aurait elle-même tiré.

La police met "en garde tous ceux qui continueront à emballer la toile en diffusant des propos outrageux à l'endroit de l'officier (Lokeso Koso Carine)", a prévenu le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu.

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Les récalcitrants "s'exposeront à des poursuites judiciaires", a menacé le porte-parole de la police.

L'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ) a estimé que "l'exécution sommaire" du militant est "le résultat d'une préparation minutieuse de services de sécurité. C'est un assassinat avec préméditation: il a été ciblé", dans un communiqué.

Dimanche, les fidèles ont persisté à vouloir défiler en RDC à l'appel d'un collectif catholique à la sortie de la messe contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat a expiré depuis fin décembre 2016, mais ils se sont heurtés aux forces de l'ordre.

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Deux personnes au moins ont été tuées à Kinshasa dimanche 23 février 2018.

Quinze personnes ont été tuées dans la répression des précédentes marches à l'appel du Comité laïc de coordination (CLC), qui avaient également été interdites, les 31 décembre et 21 janvier en RDC.

Le CLC demande au président Kabila de "déclarer publiquement qu'il ne sera pas candidat à sa propre succession" lors de la présidentielle prévue le 23 décembre 2018.

Avec AFP