Les contrôles de véhicules par la police vont être suspendus jusqu’au 15 décembre à Ouagadougou.
La décision, prise par le directeur de la police nationale, intervient au lendemain d'un rapport sur la corruption publié par le Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) et qui fait suite à une enquête d’une radio locale sur le racket lors des contrôles routiers dans la capitale du Burkina Faso.
Récemment un rapport du REN-LAC, une structure de lutte contre la corruption, accablait la police municipale classée en tête et la police nationale, 3e des institutions les plus corrompues du pays.
Le syndicat des transporteurs se réjouit de cette suspension des contrôles de police. En effet, l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) avait dénoncé la "pléthore" des contrôles dans la ville de Ouagadougou.
"Les chauffeurs ont accueilli la note avec soulagement, ce qui va permettre de faire le bilan de ce qu’il y a comme griefs à notre système de contrôle. Ce n’est qu’un pan pour ce qui est des rackets et des tracasseries routières", a indiqué Dramane Doussa, secrétaire permanent du syndicat.
Dans le récent rapport du REN-LAC, la police nationale est la troisième institution la plus corrompue avec 18,9% après la police municipale et la douane.
Des accusations rejetées par les concernés.
"Il ressort des plaintes que certains policiers s'adonnent à des actes de racket lors des opérations de contrôle. Ces tracasseries routières ne sont nullement compatibles aux principes déontologiques de notre institution dont la mission principale est de rendre des services publics", a réagi la police nationale.
"Le rapport n’attaque pas quelqu’un, le rapport informe chaque service sur ce que les citoyens burkinabè pris dans un échantillon de 2000 personnes pensent d’eux. Maintenant s’ils pensent qu’il ne faut pas tenir compte de ce que les citoyens pensent d’eux, en ce moment nous on n’a rien à leur dire", souligne Sagado Nakanabo, Secrétaire exécutif du REN-LAC.
En attendant les contrôles restent suspendus jusqu'au 15 décembre.
"Tout contrevenant s'expose à des sanctions disciplinaires prévues par le Règlement de discipline générale du cadre de la police nationale", prévient le directeur régional de la police nationale du Centre, Désiré Ouédraogo.