"Vers 10h ce matin, un groupe de jeunes a marché (...) sur le poste de police (à Macomia) pour exiger qu'on leur remette un homme soupçonné d'avoir tué et décapité un villageois", a raconté sous couvert de l'anonymat à l'AFP un témoin.
Les forces de l'ordre ont dû tirer en l'air pour disperser la population en colère, a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs mois, les villages de la province du Cabo Delgado sont la cible des attaques meurtrières d'un groupe de jeunes musulmans radicaux hostiles au gouvernement qui a déjà tué plus d'une cinquantaine de civils.
L'armée et la police ont procédé à de nombreuses arrestations et déployé d'importants renforts dans la région, proche de la frontière tanzanienne, sans parvenir toutefois à enrayer ces raids.
Lire aussi : Les réfugiés mozambicains prennent le chemin du retour"La population n'a plus confiance en la police. La police et l'armée échouent à assurer sa protection, alors les gens veulent rendre la justice eux-mêmes", a expliqué un autre habitant joint au téléphone depuis la capitale, Maputo.
"La police et l'armée sont là mais les assaillants continuent à envahir nos villages et à commettre des atrocités mais personne n'est arrêté", a-t-il regretté.
"Nous sommes déterminés à neutraliser les groupes malfaisants qui essaient de troubler l'ordre et la tranquillité de certains districts de la province du Cabo Delgado", a répété mercredi le président mozambicain Filipe Nyusi devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
"Nous comptons sur la coopération de tous", a-t-il poursuivi en mettant en garde contre les risques de "propagation (de ces attaques) aux pays voisins".
Cette rébellion inquiète les autorités de Maputo et de grands groupes pétroliers tels que Exxon, Anadarko et ENI, qui ont commencé à installer leurs infrastructures pour y exploiter des gisements de gaz off-shore très prometteurs.
Avec AFP