"Nous en avons assez. Si le gouvernement veut nous incarcérer, on est prêt à aller en prison. Tant qu'on n'a pas d'électricité, aucun véhicule ne passera dans notre quartier", a déclaré vendredi à l'AFP le responsable du quartier de Caldwel, Patrick Sargbeh.
Les quelque 50.000 habitants de Cadwel, situé dans la banlieue ouest de Monrovia, sont privés d'électricité depuis plus de deux mois, a-t-il affirmé.
"Chaque fois qu'on se rend à la direction, on nous dit de patienter parce que selon eux il y a un manque de transformateurs au sein de la compagnie", expliqué M. Sargbeh.
Certains ont érigé des barricades de morceaux de bois et de pierres, bloquant la circulation sur l'axe principal du quartier, imités ces derniers jours par les habitants d'autres quartiers.
Lire aussi : Weah annonce la gratuité pour le premier cycle universitaire au LiberiaLa Compagnie nationale d'électricité du Liberia (LEC) a quant à elle expliqué ses problèmes par ses difficultés à encaisser l'argent des consommateurs.
"Plus de 60% de l'électricité est volée par la population qui se livre massivement à des connections illégales partout dans la ville", a indiqué cette semaine un responsable de la LEC sur la radio nationale.
Pour Patrick Sargbeh, la faute en incombe à la compagnie. "Lorsqu'on a des problèmes sur notre ligne et qu'on appelle le service d'urgence de la LEC, personne ne se pointe. Ceux qui sont fatigués d'attendre se connectent frauduleusement", dit-il.
Le président libérien, George Weah, confronté à des difficultés économiques depuis son accession au pouvoir en janvier, a demandé de la patience.
Lire aussi : Une ONG américaine reconnaît des viols sur des filles dont elle s'occupait au Liberia"Il nous faut au moins deux millions de dollars pour acheter des transformateurs afin de répondre à l'attente de la population. Bloquer les voies, n'est pas la solution", a déclaré jeudi à la radio l'ancienne star du football.