La présidente brésilienne Dilma Rousseff sur la sellette

Des Brésiliens protestent contre la présidente Dilma Rousseff à Brasilia, 13 avril 2016.

Après avoir échoué le blocage de la procédure de destitution, Dilma Rousseff attend que son sort soit fixé par la Chambre des députés du Brésil.

La Chambre des députés du Brésil a ouvert vendredi les débats sur la destitution de Dilma Rousseff dans la matinée, heure locale, après l'échec dans la nuit de la présidente brésilienne à faire bloquer la procédure.

Au terme de huit heures de délibérations, la majorité des juges du Tribunal suprême brésilien (STF) a rejeté en pleine nuit un recours présenté jeudi par le défenseur de Mme Rousseff qui réclamait l'annulation de la procédure.

Tentative de "coup d'Etat" selon l'avocat général

L'avocat général de l'Etat brésilien, José Eduardo Cardozo, a dénoncé une tentative de "coup d'Etat" devant les députés qui se penchent sur la destitution de la présidente Dilma Rousseff.

M. Cardozo a affirmé avec véhémence qu'il n'existait aucune base légale pour destituer la dirigeante de gauche, accusée par l'opposition d'avoir sciemment maquillé les comptes publics pour minimiser l'ampleur des déficits en 2014, année de sa réélection, et début 2015.

"Un gouvernement qui naîtrait d'une rupture institutionnelle n'aura aucune légitimité", a-t-il averti. "C'est un coup d'Etat", a lancé M. Cardozo provoquant un tumulte dans l'hémicycle.

Une assemblée plénière marathon de trois jours

Les députés ont donc ouvert une assemblée plénière marathon de trois jours pour statuer sur le sort de la dirigeante de gauche, accusée par l'opposition de maquillage des comptes publics.

La séance a commencé par la lecture du résumé des faits par le secrétaire de la Chambre basse, après laquelle son président, Eduardo Cunha, a annoncé que la séance serait axée sur les accusations contenues dans le rapport de la commission spéciale présenté la semaine dernière et qui recommandait la destitution de la chef de l'Etat.

L'opposition devra rallier dimanche, jour crucial, les deux tiers de vote de la chambre basse (342 sur 513) pour que la destitution de la présidente soit soumise à l'approbation du Sénat.

Dans le cas contraire, la procédure serait automatiquement enterrée et Mme Rousseff sauverait son mandat.

En cas de vote défavorable des députés, la situation deviendrait extrêmement critique pour Mme Rousseff.

Il suffirait en effet, courant mai, d'un vote à la majorité simple des sénateurs pour prononcer sa mise en accusation.

Avec AFP