Ce samedi, les Burkinabè étaient appelés à jeûner et prier pour la paix et la sécurité dans le pays. Le gouvernement avait annoncé début mai l'organisation d'une "journée nationale de jeûne et de prières pour la paix et la cohésion sociale" sur tout le territoire.
La journée avait selon les autorités pour objectif de "rassembler tous les Burkinabè sans distinction de religion ni de croyance dans une communion de prière pour un retour rapide et définitif de la paix au Burkina Faso".
Une initiative qui a été saluée par les religieux. "S’unir d’un cœur et d’une seule âme pour implorer Dieu, c’est le signe que le peuple est conscient et qu’une force supérieure à nous peut nous aider dans la résolution de cette crise. Je suis convaincue parce que je crois en Dieu. Je sais que c’est lui le prince de la paix. Nous sommes une humanité fragile en marche vers lui. Avec sa grâce et son aide, nous pouvons obtenir cette paix-là", a confié Léontine Ouédraogo de la congrégation des sœurs de l’Immaculée conception de Ouagadougou.
"Il est, pour nous croyants, tout à fait normal qu’on puisse organiser ces journées. La paix des cœurs, le rapprochement des êtres humains en réalité ne peut se faire qu’avec la volonté de Dieu. Nul ne peut façonner une paix à l’insu de Dieu. Pour nous croyants, c’est Dieu qui donne la paix. De Dieu vient la paix, à lui retourne la paix. Et donc nous sollicitons cette paix de Dieu avant d’abord humainement pour y aller", a dit Nouhoun Bagayogo, imam au Cercle d'études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) et à l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB).
Une délégation gouvernementale s’est aussi rendue chez le Mogho Naaba, l’empereur des mossés, garant des coutumes. "Le message c’est que ce sont des délégations qui ont été mandatées par le premier responsable du pays, le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré et le Premier ministre. Ils nous envoient avec le même message qui est d’implorer l’ensemble des responsables coutumiers et religieux de rentrer dans une communion de prières, invoquer l’ensemble des forces religieuses et traditionnelles pour qu’on puisse retrouver la paix", a expliqué Bassolma Bazié, ministre d’Etat, ministre du Travail.
Lire aussi : Une quinzaine de civils tués lors d'une attaque dans l'est du Burkina FasoPlusieurs journées de jeûne et de prières ont déjà été organisées au Burkina pour le retour de la paix. En avril 2022, à la demande du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba alors au pouvoir, les religieux et coutumiers ont prié durant trois jours pour la paix et la sécurité. En octobre 2018, les communautés religieuses avaient aussi organisé une autre journée de jeûne et de prières.